La CGFP revendique une victoire, après avoir dû consentir à la réforme du stage en 2015. (Photo: Matic Zorman / Archives)

La CGFP revendique une victoire, après avoir dû consentir à la réforme du stage en 2015. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Les députés ont adopté, mardi, à l’unanimité, le projet de loi effaçant la réforme de 2015 qui prévoyait notamment la rémunération partielle des stagiaires de la fonction publique durant trois ans.

Adoptée en période de vaches maigres par le gouvernement Juncker-Asselborn II, la réforme du stage de la fonction publique de 2015 a été balayée par les députés, désormais tous d’accord pour réhabiliter cette période et mettre fin aux restrictions imposées aux jeunes fonctionnaires.

Durée ramenée de trois à deux ans, fin de la règle «80-80-90», accès aux différentes formules du congé parental, … Autant de changements qui seront rétroactifs au 1er janvier 2019. 1.300 agents de l’État sont de fait concernés dès maintenant par ces modifications, qui coûteront à l’État 44 millions d’euros pour la seule année 2019.

La persévérance de la CGFP a payé.

CGFP

Un vote salué par la CGFP mardi soir. «La persévérance de la CGFP a payé», se félicite le syndicat majoritaire dans la fonction publique, qui a obtenu de haute lutte le rétropédalage du gouvernement pour aboutir en juin 2018 à un accord avec le ministre de la Fonction publique . La CGFP déplore toutefois que le projet de loi ait été adopté 16 mois après cette signature. Elle estime par ailleurs «incompréhensible» le fait que la réduction de la durée du stage se solde par une diminution des heures de formation dans certaines carrières, alors que ces heures n’avaient pas été augmentées lors du passage de deux à trois ans de stage.

Le syndicat se défend en outre face aux critiques quant au fait qu’il aurait fauté en signant la réforme de 2015, rappelant qu’il se devait d’«éviter un conflit social aux lourdes conséquences et des pertes financières plus graves». Il a d’ailleurs obtenu en 2016 l’augmentation du point d’indice dans l’accord sur les salaires dans la fonction publique. «Les cercles du patronat prétendaient en 2018 que le gouvernement avait été extorqué par la CGFP (…). Cette mesure d’économie contre-productive n’était tout simplement plus supportable au vu de la reprise de la croissance économique dans les années suivant son adoption.»