Depuis février, environ 20% de la flotte de la hongroise Wizz Air est clouée au sol pour une opération de maintenance sur les moteurs. Cela n’a pas empêché la compagnie low cost de renouer avec les bénéfices, après trois années de pertes.  (Photo: Wizz Air)

Depuis février, environ 20% de la flotte de la hongroise Wizz Air est clouée au sol pour une opération de maintenance sur les moteurs. Cela n’a pas empêché la compagnie low cost de renouer avec les bénéfices, après trois années de pertes.  (Photo: Wizz Air)

Malgré 22% de la flotte au sol pour inspecter les moteurs, la compagnie hongroise Wizz Air, qui a suspendu ses vols de et vers Luxembourg, a réalisé un bénéfice net de 365 millions d’euros en 2023-2024. Et ce notamment grâce à un trafic record de 62 millions de passagers (contre 51 millions l’année précédente). 

Arrivée au Luxembourg en juin 2023 avec la promesse d’une offre à bas coût et des vols vers Bucarest, Rome et Skopje, la compagnie aérienne hongroise Wizz Air est déjà absente pour sa première année au Luxembourg. Depuis février, la compagnie qui célèbre ses 20 ans cette année a suspendu ses vols, en raison d’une opération de maintenance menée par le fabricant Pratt & Whitney sur les moteurs qui équipent ses Airbus A320 et A321. L’opération devrait être achevée d’ici la fin de l’année.

Cela n’a pas empêché Wizz Air, qui couvre une cinquantaine de destinations dans le monde, de renouer avec la rentabilité, après trois années de pertes.  Sur son exercice financier décalé, clos en mai, elle a réalisé un bénéfice net de 365 millions d’euros, avec un trafic record de 62 millions de passagers, en hausse par rapport à l’an passé. De bons résultats qui s’expliquent aussi par «une amélioration du Rask de +4,6%». Il s’agit d’un indicateur clé de performance qui mesure les revenus générés par kilomètre de siège disponible. Cela inclut donc les revenus totaux de la compagnie, divisés par la capacité totale, calculée en multipliant le nombre de sièges disponibles par le nombre de kilomètres parcourus. La compagnie a aussi pu compter sur une réduction des coûts de carburants, en baisse de 14,8% par rapport à l’année précédente. Les autres coûts, eux, sont en progression de 15,4%. Parmi eux, les coûts de personnel.  

Sur le plan opérationnel, ses vols ont connu un taux de remplissage proche des 100% (99,4%) et la compagnie a amélioré sa ponctualité (à 65,3% contre 56,2% l’année précédente). Elle a aussi étoffé ses effectifs avec l’embauche de 600 personnes, portant le nombre total d’employés à 8.000 dans le monde. Des perspectives plutôt positives qui permettront à la compagnie de développer sa flotte dans les six prochaines années, avec l’achat de 300 nouveaux avions. L’objectif est en effet d’atteindre 500 avions à l’horizon 2030-2032. 

Son chiffre d’affaires a augmenté de 30,2%, pour dépasser les 5 milliards d’euros en 2023-24, avec un Ebitda à 1,19 milliard d’euros. Son solde de trésorerie total s’élève à 1,59 milliard d’euros. Pourtant, la compagnie dit avoir subi un certain nombre de difficultés causées par des facteurs externes, tels que les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les perturbations sur les vols vers Israël, ainsi que les facteurs macroéconomiques plus communs que sont l’inflation ou la tension sur les chaînes d’approvisionnement. 

Sur cet exercice financier, Wizz Air a remboursé une obligation de 500 millions d’euros et sa dette nette est en hausse, à 4 milliards d’euros, avec un ratio de levier en baisse grâce à la progression de l’Ebitda. 

Pour l’exercice qui s’ouvre, Wizz Air compte régler la problématique liée aux moteurs Pratt & Whitney, de type «GTF». La compagnie n’est pas la seule impactée par ces problèmes: 600 à 700 appareils sont concernés par cette opération d’inspection de la part du fabricant, en raison de contaminants microscopiques qui peuvent causer un risque d’usure précoce, expliquait Airbus en juillet dernier. Questionnée sur une date de retour de Wizz Air au Luxembourg, la compagnie ne nous avait pas encore fourni cette précision à l’heure de publier cet article.