Le leader mondial de la sidérurgie a publié ses résultats pour l’exercice 2024, faisant état d’un résultat net ajusté de 1,3 milliard de dollars (revenu net ajusté à 2,3 milliards de dollars). Son résultat opérationnel a, lui, atteint les 3,31 milliards de dollars, en hausse par rapport à l’année précédente (2,34 milliards en 2023). En revanche, son excédent brut d’exploitation (Ebitda) est en recul par rapport à l’an passé, à 7,1 milliards de dollars contre 8,74 milliards en 2023. Le résultat d’exploitation connaît ainsi une hausse de 41,4% qu’ArcelorMittal explique par «des charges de dépréciation de 116 millions de dollars et des éléments exceptionnels de 216 millions de dollars, y compris des coûts de restructuration liés à l’optimisation des actifs».
Ces résultats sont proches du consensus des analystes financiers, qui prévoyaient un bénéfice net de 2,04 milliards de dollars et un Ebitda de 6,23 milliards de dollars, et ont démontré, selon l’entreprise, la résilience d’ArcelorMittal malgré des conditions de marché difficiles. L’Ebitda reflète, selon ArcelorMittal, «des améliorations structurelles et les avantages de la diversification régionale et sectorielle».
«L’année écoulée a été difficile du point de vue de l’économie mondiale, mais malgré cela, l’Ebitda par tonne a atteint 130 dollars, un niveau bien au-dessus de la moyenne de cinq ans qui prévalait avant le Covid. Cela témoigne de la solidité fondamentale de l’entreprise, qui parvient à générer des flux de trésorerie disponibles, à investir pour sa croissance et à redistribuer des capitaux aux actionnaires dans ces marchés», a souligné le CEO Aditya Mittal. Sur l’ensemble de l’année, les expéditions ont légèrement baissé, à 54,3 millions de tonnes, contre 55,6 millions de tonnes l’année précédente.
En matière de flux de trésorerie, la société a généré 4,9 milliards de dollars de flux de trésorerie opérationnels en 2024, consacrant 1,3 milliard aux projets de croissance stratégique et redistribuant 1,7 milliard de dollars aux actionnaires. Une augmentation du dividende à 0,55 dollar/action est proposée pour 2025. Le rendement total en liquidité est de 8,4%.
Les ventes pour l’année 2024 ont diminué de 8,5% pour atteindre 62,4 milliards de dollars, contre 68,3 milliards de dollars en 2023. «Cette baisse est principalement due à une diminution de 7,6% des prix moyens de vente de l’acier et à une baisse de 2,4% des expéditions d’acier. En excluant ArcelorMittal Pecém, consolidée le 9 mars 2023, et les opérations au Kazakhstan vendues le 7 décembre 2023, les expéditions d’acier pour 2024 étaient supérieures de 1,7% par rapport à 2023», détaille le communiqué.
«L’année 2024 a été marquée par la finalisation de l’audit de sécurité DSS+ et par des progrès significatifs dans nos objectifs de sécurité et de performance. Malgré un environnement difficile, nous avons démontré la résilience de notre modèle économique et notre capacité à générer des flux de trésorerie tout en investissant et en rendant des fonds aux actionnaires. La demande d’acier devrait s’améliorer en 2025, et nous restons concentrés sur nos stratégies de croissance et de décarbonation», a indiqué Aditya Mittal.
Des perspectives optimistes pour 2025
Les perspectives pour 2025 sont plutôt optimistes. Arcelor prévoit une hausse de la consommation d’acier dans le monde (hors Chine) de 2,5 à 3,5%, mentionne le sidérurgiste dans son communiqué. Ses dépenses d’investissement pour 2025 sont estimées entre 4,5 et 5 milliards de dollars, incluant 1,4 à 1,5 milliard USD pour des projets de croissance et 0,3 à 0,4 milliard de dollars pour la décarbonation.
«Les perspectives à long terme de l’industrie de l’acier sont positives, et notre présence mondiale nous confère une opportunité unique de privilégier les investissements dans les marchés où la croissance et les rendements sont prometteurs. Nous nous concentrons particulièrement sur le Brésil, l’Inde et les États-Unis, où nous renforçons notre capacité à répondre à la demande automobile grâce à un nouveau four à arc électrique de haute qualité à AM/NS Calvert et à une nouvelle installation de production d’acier électrique», a annoncé le CEO.
Aditya Mittal a évoqué un enjeu de taille pour 2025: remédier à la situation de surcapacité mondiale qui touche l’industrie de l’acier. «Pour l’année à venir, bien que les niveaux de stocks soient faibles et que la demande apparente soit attendue en hausse, notre industrie continue d’être marquée par une surcapacité mondiale. Nous soutenons les politiques visant à remédier à cette situation sur nos marchés. Des actions supplémentaires sont particulièrement nécessaires en Europe, qui a été affectée par une augmentation des importations en 2024, accentuant encore la pression sur l’industrie manufacturière européenne. Il est crucial que des progrès soient réalisés en 2025, tant pour fournir un soutien d’urgence indispensable que pour créer un cadre réglementaire favorisant les investissements nécessaires afin d’accélérer la décarbonation en Europe.»