Jean-Claude Bernardini et l’OGBL ont quitté la table des négociations, mais sans doute de façon temporaire. (Photo: Sebastion Goossens / Archives)

Jean-Claude Bernardini et l’OGBL ont quitté la table des négociations, mais sans doute de façon temporaire. (Photo: Sebastion Goossens / Archives)

Une nouvelle réunion avait lieu jeudi entre les syndicats et la direction d’ArcelorMittal au sujet du plan que les premiers appellent de «restructuration», et la seconde de «transformation». En tout, 216 emplois vont disparaître à Belval et Differdange.

Les discussions entre les syndicats et la direction d’ArcelorMittal dans la perspective de n’en sont encore qu’au stade préliminaire. Il n’empêche que les premières tensions ont déjà vu le jour. La réunion prévue jeudi 12 septembre a même été extrêmement courte pour l’OGBL.

«Nous avons eu une première entrevue voici deux semaines au cours de laquelle la direction a exposé son plan via 85 slides», explique à Paperjam Jean-Claude Bernardini, secrétaire central du Syndicat Sidérurgie et Mines. «Nous avons donc demandé à nos interlocuteurs de pouvoir en disposer afin de les étudier.» Au final, ce ne sont que cinq pages qui parviendront au syndicat.

L’OGBL reviendra une fois les documents demandés obtenus

«Ce sont des pages qui reprennent surtout les conclusions de la direction. Moi, je ne pense pas qu’on puisse faire un travail correct et se positionner quant à ces conclusions si on n’en sait pas plus sur le fond via l’ensemble des documents», poursuit Jean-Claude Bernardini.

Et c’est ce qui a été dit à la direction d’ArcelorMittal. «Ce n’est pas une façon sérieuse de travailler. Nous avons donc décidé de quitter la salle. Nous sommes évidemment disposés à revenir et à convenir d’une nouvelle date de réunion une fois que nous aurons eu ces documents», développe le secrétaire central.

En cas de refus de la direction, le syndicat pourrait envisager de saisir la justice. «Ce n’est cependant pas la piste privilégiée pour le moment. La porte reste ouverte à une autre solution», conclut Jean-Claude Bernardini.

Le LCGB en appelle à la tripartite

Mais le bras de fer a bel et bien commencé. Et le LCGB a aussi décidé de mettre la pression sur la direction du groupe sidérurgique. «Celui-ci a analysé le projet en détail au sein de ses instances compétentes et a présenté son analyse détaillée, ses réflexions, ses propositions et sa position ferme lors de la réunion», indique le syndicat. «Le LCGB se voit pourtant confirmé dans ses craintes que ce fameux plan de transformation servira de plan de réorganisation avec une incidence considérable sur l’avenir des postes de travail et emplois de la sidérurgie luxembourgeoise: 216 emplois seraient ciblés au terme de cinq années par des départs naturels et donc sans mesures d’accompagnement.»

Imbuvable évidemment en l’état. «Aujourd’hui, nous nous retrouvons face à une nouvelle façon d’agir de la direction luxembourgeoise d’ArcelorMittal, plus sournoise et pernicieuse que jamais auparavant!», peut-on lire encore dans le communiqué. Le syndicat «exhorte la direction d’ArcelorMittal et le ministre du Travail à prendre leurs responsabilités et fait appel à leur conscience afin de se mettre autour d’une table à trois pour construire un accord tripartite moderne à la hauteur des exigences économiques actuelles avec notamment des protections utiles pour les différentes parties garantissant ainsi la survie de la sidérurgie luxembourgeoise».