Genna Elvin: «La plus grande leçon pour moi est que la culture d’entreprise ne signifie pas être tous ensemble dans un même endroit.» (Photo: DR)

Genna Elvin: «La plus grande leçon pour moi est que la culture d’entreprise ne signifie pas être tous ensemble dans un même endroit.» (Photo: DR)

Paperjam est parti à la rencontre des femmes figurant dans la liste des «100 femmes pour un conseil d’administration» publiée fin février. Pour comprendre leur vécu de la période que nous traversons. Entretien avec Genna Elvin, cofondatrice et chief tada officer de Tadaweb.

Comment avez-vous vécu cette première phase de la crise?

– «J’étais en fait à l’autre bout du monde (Nouvelle-Zélande) quand tout s’est vraiment développé. J’ai dû traverser la planète en passant par l’Asie, avec des vols annulés et des aéroports fermés partout, donc ce n’était pas facile… Mais je pense que le plus grand défi jusque-là est de transformer une culture d’entreprise qui est très axée sur le fait d’être ensemble en une culture à distance.

Nous avons dû transformer chaque partie de notre entreprise, mais pour moi ce n’est pas quelque chose qui se fait ‘comme ça’, cela demande du travail tous les jours, des efforts tous les jours, de faire des essais tous les jours. Nous avons également dû modifier notre business model pour aider à combattre cette pandémie, mais je crois que nous en sortirons plus forts qu’avant.

Quels sont les trucs et astuces que vous souhaiteriez partager en termes de management d’entreprise ou de tenue d’un board lors de cette période de confinement?

«Premièrement, la plus grande leçon pour moi est que la culture d’entreprise ne signifie pas être tous ensemble dans un même endroit. Deuxièmement, je pense que ce sera un moment qui fera la différence entre les bonnes entreprises et les très bonnes entreprises. Aujourd’hui plus que jamais, les chefs d’entreprise doivent s’assurer qu’ils sont flexibles et qu’ils s’adaptent rapidement, tout en prenant des décisions réfléchies. Je sais que ce n’est pas facile, mais c’est ce qui fera sortir les entreprises de cette pandémie, surtout les plus jeunes.

Enfin, c’est une période difficile pour tout le monde, chacun est en proie à des problèmes que personne d’autre ne peut comprendre. Le respect est la valeur la plus importante en ce moment. En tant que dirigeants, nous devons comprendre que tout le monde est en difficulté, nous devons être là et nous assurer que chacun se sente valorisé.

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», nous proposons à nos lecteurs de partager une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Quelle serait la vôtre?

«Je crois personnellement que nous devons changer notre façon de voir l’avenir et la productivité. Nous devons saisir cette opportunité et en tirer des enseignements, des leçons que nous apprenons, ne pas nous précipiter vers l’ancienne façon de faire les choses, car c’est ce que nous connaissons le mieux. Nous devons comprendre quelles méthodes et stratégies conduisent aux environnements de travail les plus productifs, nous devons innover et ne pas avoir peur de l’incertitude, même si c’est dur.

Je crois également que la meilleure chose que le Luxembourg puisse faire est de se concentrer sur un nouvel avenir, pas sur d’anciennes prévisions. Nous devons nous assurer que les gens se sentent en sécurité, car c’est là que l’économie commencera vraiment à rebondir. Nous ne pouvons pas avoir peur d’essayer des choses qui n’ont jamais été essayées.»