Le Parlement européen est en train de voter une nouvelle résolution devant déboucher sur une taxation carbone des produits importés dans l’Union européenne et qui pourra être favorable aux sidérurgistes européens.  (Photo: Shutterstock)

Le Parlement européen est en train de voter une nouvelle résolution devant déboucher sur une taxation carbone des produits importés dans l’Union européenne et qui pourra être favorable aux sidérurgistes européens.  (Photo: Shutterstock)

L’Association européenne de l’acier suit avec attention le travail du Parlement européen concernant un nouveau mécanisme de taxation carbone. 

Depuis le début de la semaine, le sur les produits importés. 

Si la raison première est de réduire la «fuite de carbone» – c’est-à-dire la délocalisation d’entreprises quveulent éviter les normes environnementales européennes, cette résolution pourrait également faire les affaires de la sidérurgie européenne. Cette dernière se plaint en effet régulièrement d’une concurrence déloyale des producteurs d’acier des pays tiers, .

Les sidérurgistes de ces pays, qui n’ont en effet guère d’intérêt pour les normes environnementales européennes, exportent leur acier – souvent moins cher que l’acier européen – sur le continent sans être pénalisés. Ce qui dérange sensiblement les acteurs sidérurgiques européens, qui sont obligés d’investir pour tenter de rendre plus «propre» l’acier. 

La résolution en chantier ira donc dans le «bon» sens, du point de vue des sidérurgistes. «Si c’est bien fait, alors oui, cela va dans le bon sens», nuance-t-on du côté de l’Association européenne de l’acier (Eurofer), qui reste sur ses gardes. «Il ne faut pas que ce futur mécanisme élimine le mécanisme existant dit », explique-t-on, sous peine de voir les sidérurgistes européens encore plus pénalisés. «Pour le moment, la position de la Commission européenne penchait vers une situation avec un seul mécanisme, mais le Parlement européen a confirmé l’article 28 de sa résolution afin de garder le mécanisme de free allocation of allowances’ en plus de ce nouveau mécanisme. Ce qui est d’ailleurs notre position, car nous avons besoin de cette défense», assure-t-on du côté d’Eurofer, qui précise«Pour le moment, c’est juste un signal. La résolution du Parlement européen ne change pas l’aspect législatif, et rien ne va changer au niveau de la loi. Il faut attendre le mois de juin, avec la proposition législative de la Commission européenne.» 

Pas de remède miracle

En supposant que la Commission européenne aille dans le sens du Parlement et d’Eurofer en dotant l’Union européenne d’un nouvel outil pour encourager la décarbonation (d’autres diront de protectionnisme), le secteur sidérurgique, souvent en crise, ne guérira pas pour autant de tous ses maux. «Le problème de l’acier n’est pas juste l’Europe. Le problème de surcapacité mondiales est toujours présent, et la résolution discutée au Parlement n’y changera rien. On a besoin d’une réforme globale sur les surcapacités, d’une réforme au niveau des mesures antidumping et des pratiques anticoncurrentielles des tiers pays, d’une réforme des quotas de CO2 ou encore de plus de soutien au niveau de l’innovation, pour ne citer que certains points», assure-t-on du côté d’Eurofer.