Le Parquet du Luxembourg a annoncé l’ouverture d’une enquête d’envergure ainsi que le placement en détention préventive d’une personne dans le cadre d’une affaire mettant en cause un réseau d’aides et de soins à domicile. Une enquête qui fait suite à plusieurs dénonciations du service anti-fraude et de la Caisse nationale de santé (CNS). Les deux entités ont en effet pointé «de nombreuses irrégularités dans la facturation de prestataires de soins à domicile opérant sous une même enseigne, pour un préjudice évalué à plus de 2,5 millions d’euros».
La Cellule de renseignement financier (CRF), après une analyse approfondie des opérations bancaires de la structure soupçonnée de fraude, a bien constaté des irrégularités en ce qui concerne la gestion des comptes. Une instruction judiciaire a donc été ouverte par le Parquet pour faux, usage de faux, escroquerie à subvention, infractions au Code de la Sécurité sociale, association de malfaiteurs, abus de confiance, abus de biens sociaux et blanchiment.
Une mise en détention préventive
D’après nos confrères du journal Le Quotidien, la structure soupçonnée de tels faits serait le réseau Heem.lu, basé à Esch/Belval. Mais, pour l’heure, le Parquet n’a pas confirmé cette information.
En fin de semaine dernière, sur mandat du juge d’instruction, plusieurs documents administratifs, comptables et financiers relatifs à la gestion et à la facturation ont été saisis par les enquêteurs du service de Police judiciaire (SPJ). Les enquêteurs ont également procédé à l’arrestation d’une personne ainsi qu’à d’importantes saisies patrimoniales, dont celle de la maison du dirigeant du réseau. Selon toute vraisemblance, c’est bien ce dirigeant du réseau qui aurait été interpelé et interrogé par le juge d’instruction avant d’être placé en détention préventive le 23 février. Ce lundi 27, l’enquête se poursuit.
Au Luxembourg, on compte environ 13 réseaux d’aides et de soins. Le réseau Heem, cité par Le Quotidien comme étant celui suspecté de ces faits, est agréé par la CNS. Il dispense des soins et accompagnements divers (garde de jour et de nuit, aide à l’autonomie, aide ménagère, service d’accompagnement, aide administrative, kinésithérapie…). De son côté, la CNS n’a pas communiqué sur ces faits. L’an dernier, celle-ci a ouvert 220 dossiers pour des suspicions d’arnaque, aussi bien contre des assurés que des professionnels de santé.