, le gestionnaire d’actifs britanno-américain Janus Henderson a publié son Global Dividend Index, une étude à long terme des tendances en matière de dividendes au niveau mondial. Concrètement, l’indice, libellé en dollars, mesure l’évolution des dividendes versés par les multinationales à leurs actionnaires, sur base d’une ventilation par région du monde et par industrie.
De façon globale, le rapport de Janus Henderson indique que les dividendes ont atteint un pic au deuxième trimestre de cette année, soit la somme de 544,8 milliards de dollars. Ce qui reflète une hausse de +11,3% des dividendes à l’échelle mondiale. À cela s’ajoute que 94% des sociétés mesurées par l’indice ont augmenté ou maintenu leurs dividendes.
La hausse significative des dividendes versés dans le monde a permis de compenser les pertes enregistrées par les multinationales tout au long de la crise sanitaire. Le rapport explique d’ailleurs que le Global Dividend Index a rebondi, de telle sorte qu’il a retrouvé sa tendance prépandémique.
Le moteur européen
Le record du deuxième trimestre a bénéficié des résultats de la région européenne. «L’Europe et le Royaume-Uni ont été les principaux moteurs du T2 (deuxième trimestre, ndlr), avec une forte croissance au cours de ce trimestre important sur le plan saisonnier», note le document. À cet égard, les dividendes des entreprises européennes et britanniques ont respectivement connu une croissance de +28,7% et 29,3%. Ensemble, les multinationales d’Europe continentale et du Royaume-Uni ont généré 165,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.
Une telle hausse des dividendes générés par les entreprises européennes s’explique principalement par les dividendes versés par les institutions financières. En effet, les banques centrales ont levé les restrictions sur les dividendes bancaires, à l’issue de la pandémie de Covid-19. Les hausses des dividendes en provenance de constructeurs automobiles allemands ont également contribué au record européen.
Au niveau des pays, le rapport de Janus Henderson annonce que les dividendes suisses et néerlandais ont connu de nouveaux records.
Les prévisions à la baisse
Malgré tout, un principe prévaut dans le monde des investissements: les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Et Janus Henderson tient à le rappeler: «Le deuxième trimestre a été légèrement supérieur à nos attentes, mais la solidité du dollar américain affectera la dynamique au cours du second semestre, tout comme le ralentissement de la croissance économique mondiale.»
Par conséquent, le gestionnaire d’actifs prévoit déjà qu’à l’approche de 2023, la hausse des dividendes résultant de la reprise mondiale post-Covid-19 sera déjà un sujet relégué au passé. Outre le recul attendu du PIB mondial, Janus Henderson annonce d’ores et déjà que les dividendes des entreprises minières ont atteint leur niveau historique et ne grimperont plus. Ce qui rallonge la liste des vents contraires qui bousculent les marchés financiers. Le volume des dividendes à l’échelle de la planète devrait continuer à croître en 2023, mais devrait connaître un ralentissement.