Le marché du travail poursuit sa dynamique, avec, rien qu’au mois d’août, une progression mensuelle de 1.009 salariés enregistrée. Avec un total de 458.800 salariés, le rythme annuel de progression est de 3%. (Photo: Romain Gamba/Archives Maison Moderne)

Le marché du travail poursuit sa dynamique, avec, rien qu’au mois d’août, une progression mensuelle de 1.009 salariés enregistrée. Avec un total de 458.800 salariés, le rythme annuel de progression est de 3%. (Photo: Romain Gamba/Archives Maison Moderne)

Dans le dernier tableau de bord de la Fondation Idea, l’accent est mis sur la dynamique globalement favorable du marché de l’emploi au Luxembourg, même si une tendance à la baisse est observée dans l’industrie et le commerce.

Synthèse des principaux indicateurs économiques du pays, montre «une reprise moins vigoureuse, mais toujours riche en emplois».

En parcourant les différents indicateurs, on peut constater que, si l’économie luxembourgeoise a été relativement épargnée par la crise, la forte reprise économique qui a suivi n’est pas exempte de risques baissiers. En témoigne au 2e trimestre de 2021, selon les premières estimations du Statec, qui implique tout de même un acquis de croissance de l’ordre de 5,7% pour l’ensemble de l’année 2021.

Toujours peu de faillites 

Tant redoutée, la vague de faillite n’a pas eu lieu pour le moment. Avec 66 faillites prononcées au mois de septembre, cela porte à 900 le nombre de faillites comptabilisées depuis le début de l’année par la justice luxembourgeoise. La moyenne mensuelle sur 12 mois s’établissant à 106 faillites. «Aucune vague de faillites n’est observable à ce stade», souligne le think tank de la Chambre de commerce.

Par contre, les liquidations connaissent une hausse de 60% par rapport à la même période en 2019, soit avant la crise sanitaire. Dans le détail, 718 liquidations ont été prononcées depuis le début de l’année. Les sociétés holdings et fonds de placement restent toujours les branches les plus touchées par les faillites et les liquidations judiciaires.

L’industrie et le commerce reculent

Sur le troisième trimestre, les estimations d’activité repartent à la baisse dans l’industrie et le commerce, mais progressent toujours dans les services non financiers.

Les tendances de l’activité dans l’industrie et dans le commerce marquent un recul depuis cet été. Bien que la moyenne des trois derniers mois reste en territoire positif, le retournement de situation est particulièrement marqué dans l’industrie, qui souffre de difficultés d’approvisionnement dans un contexte de pénurie de matières premières, effet secondaire de la crise sanitaire au niveau mondial.

. Signe des pressions inflationnistes, 60% des entreprises de l’industrie estiment que les prix de vente vont augmenter, contre 5% seulement il y a un an. 

Dans la construction, , le solde d’opinions concernant le carnet de commandes atteint son plus haut niveau depuis septembre 2017. 36% des entreprises interrogées jugent l’état de leur carnet de commandes élevé.

Bonnes performances pour les fonds

Le secteur des fonds affiche quant à lui de bonnes performances. Malgré des tensions sur l’offre, comme les difficultés de recrutement, les perspectives d’emploi continuent de s’améliorer dans les enquêtes de conjoncture de toutes les branches économiques.

En août, les actifs nets des 3.539 fonds luxembourgeois étaient en hausse de 1,9% par rapport au mois précédent. L’évolution des marchés financiers explique 64% de la hausse mensuelle, tandis que les investissements nets en capital en expliquent 36%.

Sur les 12 derniers mois, la valeur des actifs a augmenté de 951 milliards, soit une progression de 20,2%. La hausse des marchés explique près des deux tiers de cette évolution favorable (62%, soit +594 milliards) et l’évolution des investissements nets 38% (+357 milliards).

Dynamisme sur le marché de l’emploi

, avec, rien qu’au mois d’août, une progression mensuelle de 1.009 salariés enregistrée. Avec un total de 458.800 salariés, le rythme annuel de progression est de 3%.

Malgré la crise actuelle et les nombreux points d’incertitude, 9.100 emplois salariés ont été créés depuis le début de l’année, dont 49% attribués à des résidents et 51% à des frontaliers.

Les données portant sur le 2e trimestre de l’année 2021 montrent une progression de 3,7% par rapport au 2e trimestre de 2020, marqué par la crise sanitaire. L’évolution est particulièrement forte dans les activités spécialisées et les services de soutien (dont intérim), avec une hausse annuelle de 7,7%, l’administration publique (+5,5%), la construction (+4,5%), les TIC (+3,9%), ainsi que les activités financières et d’assurance (+3%).


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Des secteurs connaissent des fortunes diverses et des difficultés plus prononcées en matière d’emploi. Dans l’Horeca, il évolue moins fortement ainsi que dans les transports (+0,9%) et recule même dans l’industrie (-0,7%). À noter tout de même que le stock d’offres d’emploi disponibles déclarées à l’Adem a battu un nouveau record en août, avec 9.914 postes ouverts.

En attendant les chiffres pour le mois de septembre, et s’est rapproché un peu plus de son niveau d’avant-crise. Il s’élève à 5,5%, contre 5,4% en février 2020.

Au niveau du chômage partiel, 672 demandes ont été validées par le Comité de conjoncture pour le mois d’octobre, soit une baisse de 8,4% par rapport au mois de septembre. Dans le détail, 11.992 équivalents temps pleins sont concernés par ces demandes, soit une baisse de 4,2% par rapport au mois précédent.

La hausse de l’inflation déclenche l’index

L’inflation annuelle a atteint 2,7% au mois de septembre, ce qui . Les principales hausses de prix qui expliquent l’inflation mensuelle concernent le mazout de chauffage (+2,4%), les articles de voyage (+4%) ou encore l’esthétique corporelle (+3,2%).

Le prix des produits alimentaires a quant à lui diminué de 0,1% par rapport au mois précédent. «La poursuite des hausses sur les marchés énergétiques pourrait continuer à peser sur l’indice des prix à la consommation dans les prochains mois», a souligné la Fondation Idea.

Une croissance prononcée

Au deuxième trimestre 2021, le PIB luxembourgeois a diminué de 0,5% par rapport au trimestre précédent. Par rapport au deuxième trimestre de 2020, il est en hausse de 11,8%. Ainsi, l’acquis de croissance pour 2021 serait de +5,7%.

Dans sa plus récente «Note de conjoncture», le Statec envisage une croissance du PIB de 6% dans son scénario central pour 2021 et de 3,5% pour 2022. Dans son scénario haut, il table sur une croissance du PIB de 7,7% en 2021 et de +4,5% en 2022 alors que, dans le scénario bas, la croissance serait de 4,8% en 2021 et de 2,4% en 2022.