Entre le LCGB de Patrick Dury (à gauche), l’OGBL et l’Aleba de Laurent Mertz (à droite), la tension était vive depuis plusieurs semaines. Elle semble être retombée d’un cran. (Photo: LaLa La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul/Archives)

Entre le LCGB de Patrick Dury (à gauche), l’OGBL et l’Aleba de Laurent Mertz (à droite), la tension était vive depuis plusieurs semaines. Elle semble être retombée d’un cran. (Photo: LaLa La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul/Archives)

La convention collective de travail dans le secteur Banques doit être renouvelée pour la période 2021-2023. Elle a été le cœur d’une véritable joute entre, d’une part, l’Aleba et, d’autre part, l’OGBL et le LCGB.

Ce n’est pas encore l’entente cordiale, mais au moins les deux camps ont fait un (grand) pas l’un vers l’autre. Mercredi soir, OGBL et LCGB, dans un communiqué de presse commun, ont indiqué que «la demande d’entamer des négociations sérieuses et constructives a été confirmée par tous les partenaires présents». Négociations qui ont pour objet la convention collective Banques, qui doit être renouvelée pour la période 2021-2023.

Psychodrame entre syndicats

Depuis plusieurs semaines, le sujet était l’objet d’un petit psychodrame entre les syndicats, qui avait connu plusieurs actes.

Le premier a lieu au début du mois de novembre quand l’Aleba (Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance) (Association des banques et banquiers Luxembourg) et l’ACA (Association des compagnies d’assurances et de réassurances) quant à la convention collective de travail 2021-2023. L’Aleba a joué le coup en solo, bénéficiant de la représentativité sectorielle et pouvant donc signer seule les accords autour des conventions collectives.

. Second acte: lors d’une conférence de presse quelques jours plus tard, les représentants des deux syndicats font part de leur colère et de la vexation de ne pas avoir été invités aux discussions, ni par l’Aleba, ni par l’ABBL ou l’Aca. Ils sont mis devant le fait accompli et apprécient peu. Ils annoncent que le ministre du Travail (LSAP) va être saisi du problème, car si l’Aleba , elle est repassée sous la barre des 50% (49,22%) lors des dernières élections sociales, et ses deux adversaires comptent bien la contester.

Le troisième acte consiste donc en la saisine de l’Inspection du travail et des mines, qui doit réexaminer les résultats des élections sociales et remettre un rapport au ministre. À celui-ci alors de décider si l’Aleba bénéficie encore ou pas de la représentativité sectorielle.

L’Aleba sent le vent tourner et, quatrième acte, tend la main aux deux autres. Plutôt que de s’écharper, «ne vaudrait-il pourtant pas mieux concentrer toutes nos énergies au renouvellement des conventions collectives 2021-2023, ainsi qu’au bien-être des salariés du secteur des finances?», écrit l’Aleba. OGBL et LCGB se font un peu désirer, c’est de bonne guerre. Puis acceptent une réunion intersyndicale.

Une nouvelle réunion le 13 janvier

C’est celle-ci qui a eu lieu mercredi. ABBL, Aleba, LCGB et OGBL ont échangé leurs catalogues de revendications et demandes. Les négociations vont donc pouvoir reprendre et une nouvelle réunion est prévue le 13 janvier.

Et tout le monde semble satisfait. LCGB et OGBL ont obtenu ce qu’ils voulaient et saluent «l’ouverture des négociations conformément à la loi en matière de convention collective». L’Aleba est sortie par le haut d’une délicate impasse. Et pourrait même tirer les marrons du feu. Il est en effet peu imaginable que le futur accord soit moins bon que celui trouvé par l’Aleba et le patronat, et si cela devait être le cas, la faute serait rejetée sur les deux autres. Et si la future convention collective est meilleure encore, l’Aleba se félicitera d’avoir eu le bon sens de rouvrir les discussions avec les deux autres syndicats.

Reste à savoir si cette nouvelle entente met en veilleuse la saisine de l’ITM, enclenchée et donc difficile à arrêter. L’Aleba renvoie la question à l’OGBL. Qui, de son côté, n’avait pas encore mercredi soir répondu à la sollicitation de Paperjam. Ce sera sans doute à Dan Kersch d’endosser le rôle de juge de paix qui, parfois, décide sobrement de ne pas décider.