La faillite de la Silicon Valley Bank entraîne une vague d’inquiétudes pour le secteur de la tech et des start-ups aux USA. Sans intervention publique massive certains évoquent même déjà un bain de sang. (Photo: Shutterstock)

La faillite de la Silicon Valley Bank entraîne une vague d’inquiétudes pour le secteur de la tech et des start-ups aux USA. Sans intervention publique massive certains évoquent même déjà un bain de sang. (Photo: Shutterstock)

Silicon Valley Bank a été fermée vendredi 10 mars au matin, peu après Silvergate Bank puis Signature Bank dimanche. Pour faire face à la plus importante faillite bancaire depuis 2008, les autorités américaines ont pris des mesures en urgence. Tandis que le président Biden demandera «des comptes aux responsables».

Depuis vendredi, tout le système bancaire américain est soumis à de fortes turbulences. Moment où l’Agence de garantie des dépôts (FDIC) a pris le contrôle de la Silicon Valley Bank, alertée par des comptes bloqués suite à la défaillance de cette institution. 96% d’entre eux n’étaient en effet pas couverts par la garantie traditionnelle des dépôts. La SVB a véritablement implosé suite aux demandes de retraits massifs de ses clients et est en état de faillite. Il en avait été de même pour Silvergate Bank quelques heures plus tôt.

Très vite, d’autres institutions ont été en difficulté suite à la fuite des investisseurs de la Bourse. La Californienne First Republic a perdu 30% de sa valeur en deux séances et Signature Bank a été purement et simplement fermée dimanche soir pour éviter une contagion encore plus grande. Il s’agit là de la 21e banque américaine dont les actifs étaient estimés à 110 milliards de dollars fin 2022.

Face à ce qui est la plus importante crise bancaire depuis 2008 les autorités ont pris des mesures rapides. La Réserve fédérale (Fed), l’Agence de garantie des dépôts et le Trésor américain ont garanti que les clients pourront retirer la totalité de leurs dépôts malgré la défaillance des établissements. Les institutions se sont aussi engagées à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes des retraits des clients.

Une tentative pour rétablir la confiance des Américains dans leur système bancaire.

Ce lundi 13 mars au matin, annonce a été faite de la vente de la branche britannique de SVB à HSBC, une cession «facilitée» par le gouvernement britannique et la Banque d’Angleterre.

Dans la journée, le président Joe Biden prendra la parole. Des annonces sont attendues sur la manière dont la résilience du système bancaire sera maintenue pour protéger l’économie. Le président a déjà indiqué être «fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis».

Péril pour le secteur de la tech et les start-up

Maintenant c’est une onde de choc dans le secteur des start-ups qui est crainte. SVB se présentait en effet comme «le partenaire financier de l’économie de l’innovation». Et se targuait d’avoir dans ses clients près de la moitié des entreprises technologiques et des sciences du vivant.

«Les vraies victimes de la chute de SVB sont les déposants: des start-ups de 10 à 100 employés, qui ne peuvent plus verser de salaires, vont devoir mettre des gens au chômage technique ou licencier dès lundi», a réagi, sur Twitter, Garry Tan, PDG de Y Combinator, incubateur de jeunes sociétés. «D’ici un mois ou deux, on aura anéanti une génération de start-ups américaines», a prévenu le dirigeant. «Ce sont des années d’innovation américaine qui sont en jeu.»

La disparition de la banque californienne «pourrait détruire un important moteur de l’économie de long terme, car les sociétés soutenues par le capital-investissement dépendaient de SVB pour leurs prêts et leur trésorerie», abonde l’investisseur activiste Bill Ackman, sur Twitter. Pour le financier, si aucune institution financière ne reprend la main, éventuellement en absorbant ce qui reste de Silicon Valley Bank, «un sauvetage public devrait être envisagé».