Pour le ministère des Finances, l’étude de l’OEF est injustifiée. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

Pour le ministère des Finances, l’étude de l’OEF est injustifiée. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

L’étude de l’Observatoire européen de la fiscalité (OEF) citant le Luxembourg comme un paradis fiscal suscite une réponse ferme de la part du ministère des Finances et de Luxembourg for Finance.

tentait de démontrer que le Luxembourg restait, malgré les scandales LuxLeaks et Panama Papers, droit dans ses bottes et dans ses pratiques paradisiaques.

Du côté du ministère, on rappelle que «le Luxembourg s’est résolument engagé dans la voie de la transparence fiscale et que les politiques fiscales nationales ont été adaptées en conséquence. Ainsi, le Luxembourg se conforme à toutes les normes et directives de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne (UE) en matière de transparence fiscale, notamment dans le domaine de l’échange d’informations et de la coopération administrative. Le Forum mondial de l’OCDE et l’UE ont tous reconnu les efforts et les engagements du Luxembourg à cet égard. Le Luxembourg n’a pas non plus mis en place d’incitations fiscales pour attirer les multinationales et en particulier les entreprises big tech. Les sociétés multinationales sont toutes soumises aux mêmes normes et règles fiscales européennes, internationales et nationales.»

Et on rappelle que le taux d’imposition nominal du Luxembourg – environ 25% dans la ville de Luxembourg – est bien supérieur à la moyenne européenne (19,12%) et à la moyenne de l’UE (20,94%).

Bref, on évite de remettre de l’huile sur le feu et on attend que cette nouvelle attaque sombre dans l’indifférence comme la dernière en date, .

Ce que l’on voit, c’est que c’est une étude faite par des gens qui ont décidé depuis longtemps que certains centres financiers sont des paradis fiscaux.
Nicolas Mackel

Nicolas MackelCEOLuxembourg for Finance

Quant à , CEO de Luxembourg for Finance, diplomate de formation, mais quelque peu remonté, «ce que l’on voit, c’est que c’est une étude faite par des gens qui ont décidé depuis longtemps que certains centres financiers sont des paradis fiscaux. Et point final. C’est le présupposé sur lequel est basée cette étude et cela se constate dans l’utilisation de faits inexacts pour bâtir leur argumentaire. C’est l’exemple du taux d’imposition des banques mis à 15%. Il ne faut pas faire de grandes recherches pour savoir que ce taux est de 17% et qu’il faut lui rajouter 8% d’impôt communal. C’est aussi l’exemple de la banque HSBC que l’on présume basée à Hong Kong pour des raisons fiscales alors qu’elle y a été fondée et y est un acteur majeur. Cette étude ne regarde pas la substance de ce que font les institutions financières à ces endroits. Cela ne les intéresse pas.»

Pour Nicolas Mackel, comparer la profitabilité de certaines banques au Luxembourg par rapport à d’autres pays où ces banques ont de grands réseaux de détail n’a pas plus de pertinence. «C’est le cas de la Société Générale dont les activités, très rentables au Grand-Duché, se font sans un réseau de distribution qui pèserait sur la profitabilité. Il faut être plus nuancé dans ces approches. C’est ce que je reproche à cette étude: il n’y a aucune nuance dans l’analyse.»

Et il se pose la question: «Est-ce que cela vaut la dépense des contribuables européens?» L’OEF dispose en effet d’un financement de la Commission européenne. Financement qui est le fruit de tractations avec certaines fractions du Parlement européen qui ont fait de la lutte contre les paradis fiscaux leur slogan politique.