Le 11 juin prochain, les électeurs vont devoir départager 3.847 candidats. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le 11 juin prochain, les électeurs vont devoir départager 3.847 candidats. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

2023 est une année électorale inédite: les élections communales vont précéder de quelques mois les élections législatives. Le local influencera-t-il le national? C’est une des inconnues du scrutin.

Ce dimanche 14 mai marquait l’entrée en campagne «officieuse» pour les candidats aux élections communales. «Officieuse» au sens où les grands partis – LSAP, DP, déi Gréng, CSV, Les Pirates, déi Lénk, ADR, Fokus et Volt – avaient décidé de débuter leurs campagnes de propagande. Les saints de glace n’ont pas empêché quelques panneaux électoraux de fleurir ça et là, et quelques tracts de germer dans les boîtes aux lettres avant cette date…

L’autre engagement pris était d’avoir une campagne «juste et factuelle». Ce qui semble pour l’instant être le cas. Généralement, les élections communales sont des élections personnelles. Les électeurs se déterminent en général plus par rapport à des personnalités qu’à des programmes. Ce sont des élections de proximité, quasiment des relations interpersonnelles. Surtout dans les communes les plus petites où tout le monde connaît tout le monde. Le caractère programmatique des partis passe après. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, par exemple, le DP a mis au point un programme-cadre en vue des communales détaillant plusieurs propositions que les candidats sont libres de s’approprier. Ou pas.

Les passants vont devoir s’habituer à de nouvelles décorations urbaines fortement datées. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Les passants vont devoir s’habituer à de nouvelles décorations urbaines fortement datées. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Un programme qui resservira l’été passé avec les élections législatives. Car la particularité du scrutin communal de juin, c’est qu’il se tient la même année que les élections générales prévues ce 8 octobre. Une conjoncture qui ne peut se produire en principe que tous les 30 ans. En effet, la durée du mandat d’un député est de cinq ans tandis que celle d’un conseiller communal est de six ans. La dernière fois que les deux élections étaient tombées la même année, c’était en 1999. Et si la conjonction des deux élections a lieu cette année en 2023, c’est parce que les élections législatives de 2013 avaient été anticipées, convoquées par un Jean-Claude Juncker empêtré dans l’affaire du SREL. Et en 1999, les législatives avaient lieu le 13 juin et les communales le 10 octobre.

Scrutin marchepied

La proximité des deux scrutins va donner à certaines problématiques «nationales» plus de résonnance. Comme le logement et plus largement l’urbanisme, la sécurité ou encore la lutte pour la préservation du climat. Des sujets sur lesquels les communes sont en première ligne sans disposer des moyens financiers et légaux pour mener à bien leurs politiques.

Avec des communales placées avant les législatives cela peut aussi avoir un impact sur la constitution des listes de candidats pour les législatives. Les résultats des uns et des autres seront susceptibles d’influer sur la constitution des listes en cas d’émergence de nouvelles «locomotives». Ce qui pose la question de savoir si les candidats qui seront élus aux élections communales ne seront pas appelés à remplir, à peine installés, d’autres fonctions à la Chambre des députés, voire à démissionner de leurs mandats pour un maroquin ministériel.

En attendant, d’après le ministère de l’Intérieur, 1.483 femmes (38,55%) et 2.364 hommes (61,45%) se sont portés candidats. 3.468 (90,15%) sont de nationalité luxembourgeoise contre 379 non-Luxembourgeois (9,85%). Ils se disputeront les votes des 252.464 électeurs inscrits. Sur ce nombre, 50.084 sont des résidents n’ayant pas la nationalité luxembourgeoise, soit 19,8% du nombre potentiel de tels électeurs qui auraient pu s’inscrire.