Andreas Hommel a officiellement repris la présidence du Jeune Barreau des mains de Thierry Kauffman le 15 septembre, même si la collégialité régit les décisions du comité. (Photo: Paperjam)

Andreas Hommel a officiellement repris la présidence du Jeune Barreau des mains de Thierry Kauffman le 15 septembre, même si la collégialité régit les décisions du comité. (Photo: Paperjam)

La Conférence du Jeune Barreau entame une nouvelle saison dédiée à l’accompagnement des jeunes avocats, de l’assermentation à la formation en passant par des rencontres plus festives.

La rentrée marque la traditionnelle passation de pouvoirs entre l’ancien et le nouveau président du Jeune Barreau, en l’occurrence entre (Elvinger Hoss Prussen) et Andreas Hommel (Allen & Overy), même si, de fait, la collégialité est de mise à la tête de l’asbl.

Le Jeune Barreau n’est plus depuis longtemps un seul bureau des événements festifs – même si ce volet perdure à travers le tournoi de quilles inter-études, la dégustation de vin, le rallye ou encore la régate. Le match de football entre le Parquet de Luxembourg et les avocats a même été réintroduit par Cédric Bellwald, président du Jeune Barreau en 2017-2018. «Nous avons introduit l’an dernier un quizz du juriste qui a eu beaucoup de succès et que nous allons reconduire», signale Thierry Kauffman.

Beaucoup de formations sont organisées, mais très peu sont gratuites.
Me Thierry Kauffman

Me Thierry Kauffmanprésident sortant du Jeune Barreau

La Conférence du Jeune Barreau se consacre surtout à l’accompagnement des avocats affichant moins de 11 ans de pratique. Et ce, dès l’assermentation des heureux lauréats du Barreau. En marge d’une , l’ancien président Henry De Ron avait posé les premiers jalons d’une version plus solennelle de cette cérémonie, jusque-là assez austère, devant la Cour supérieure de justice.

Avec la bénédiction du bâtonnier puis de , président de la juridiction, c’est chose faite depuis un an. Chaque aspirant avocat s’approche des juges de la Cour et prête serment sous l’œil d’un photographe, après un discours de M. Wiwinius. «Nous avons changé la procédure pour que les jeunes retiennent ce jour», souligne M. Kauffman. Le Jeune Barreau, le bâtonnier et la Maison de l’avocat travaillent de concert à marquer d’une pierre blanche ce jour de l’entrée dans la profession. L’occasion aussi de partager un verre entre pairs.

Le Jeune Barreau s’engage également de plus en plus dans la formation de ses membres. «Beaucoup de formations sont organisées, mais très peu sont gratuites», indique Me Kauffman. Or, les jeunes avocats ont besoin d’engranger des points pour devenir avoués – c’est-à-dire avocat à la Cour avec la faculté de représenter des parties devant la Cour constitutionnelle, les juridictions administratives, la Cour supérieure de justice et les tribunaux d’arrondissement siégeant en matière civile.

Des points qu’ils ne peuvent obtenir en interne au sein de leur étude. «Nous avons organisé 13 formations l’an dernier, soit deux fois plus que les années précédentes, et nous allons continuer sur ce rythme», précise Me Kauffman, qui insiste sur la variété des thèmes, de l’immigration au droit du travail en passant par le droit international privé, les faillites ou encore le divorce.

J’ai l’impression que le côté convivial souffre probablement de la multiplication des études, du besoin accru de surveillance, de suivi réglementaire dans le contexte de la lutte contre le blanchiment.
Me Andreas Hommel

Me Andreas Hommelprésident du Jeune Barreau

L’accompagnement de ses membres a aussi inspiré au Jeune Barreau la publication d’un guide du nouvel avocat de 56 pages aux éditions Larcier. Comment s’inscrire, où acheter sa robe, combien de points récolter pour devenir avoué…? Autant de questions parfois terre-à-terre, mais toujours pertinentes pour les premiers pas hésitants dans une profession aux multiples facettes. L’asbl a également la main sur deux pages dans le magazine trimestriel LawyersNow édité par Legitech et orienté sur le management des études d’avocats (gestion, marketing, ressources humaines, finances…).

«Nous sommes ouverts à travailler avec tous les acteurs du pays, tous les avocats quels que soient leur origine, leur matière de prédilection», insiste Andreas Hommel, président 2018-2019 du Jeune Barreau. Tout en notant une ambiance changée au sein du Barreau. «J’ai l’impression que le côté convivial souffre probablement de la multiplication des études, du besoin accru de surveillance, de suivi réglementaire dans le contexte de la lutte contre le blanchiment.» Me Kauffman se rappelle que lorsque son père Jean Kauffman était bâtonnier, le Barreau comptait deux perquisitions par an contre une douzaine aujourd’hui. La concurrence est aussi accrue entre avocats.

Une rentrée solennelle prometteuse

S’exprimant officiellement pour 1.500 jeunes avocats – sur 2.900 avocats inscrits au Barreau –, le Jeune Barreau veille à assumer son rôle de représentation à l’étranger. «Le Barreau se déplace de moins en moins, nous de plus en plus», note Me Kauffman. Le comité envoie entre trois et dix membres en visite dans les Barreaux amis, de Bruxelles à Québec, de Lausanne à Toulouse, de Berlin à Barcelone.

«Nous essayons d’être partout et de bien représenter le Luxembourg», résume Me Kauffman. L’occasion également de faire briller les talents oratoires des lauréats du concours national d’éloquence. «La gagnante, Faustine Cachera, participera aux concours des Hauts-de-Seine (France) et de Bruxelles, la deuxième, Laurie Lougsami, a remporté , et la troisième défendra nos couleurs à Genève.»

Le prochain concours se tiendra lors de la rentrée solennelle le 15 mai 2020 dans le cadre prestigieux de la Cour de justice de l’UE. «Nous y travaillons toute l’année, car c’est un événement phare qui célèbre notre profession, notre cohésion et notre rôle dans la société», souligne Me Hommel.