Avec 11,7% de part d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie en 2021, le Luxembourg est bon dernier dans l’Union européenne, qui affiche une part globale de 21,8%, selon une étude d’Eurostat publiée le 19 janvier.
Dans le détail, la part d’énergies renouvelables est la plus faible dans les transports (moins de 8%, contre 9% en moyenne dans l’UE). Mais, en comparaison avec la moyenne dans l’UE, le Luxembourg accuse un retard conséquent au niveau du chauffage et du refroidissement (12,9%, contre 22,9% en moyenne dans l’UE), mais aussi surtout au niveau de l’électricité (14,2%, contre 37,5%).
Le plus étonnant est que, malgré ce mauvais classement, le Luxembourg respecte les objectifs fixés par l’UE. La directive relative à «la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables» fixe un objectif européen global de 32% de part d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’ici 2030, avec des objectifs spécifiques à chaque pays.
Or, le Luxembourg a, quant à lui, un objectif de 25% de part d’énergies renouvelables d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire en 2020 de 11% – ce que le pays avait alors atteint avec une part de 11,69% cette année-là.
Objectifs parmi les plus faibles
La question qui se pose est donc: pourquoi le Luxembourg a-t-il un objectif aussi faible (le deuxième le plus faible dans l’UE après Malte)? Le ministère de l’Énergie explique que l’objectif fixé pour chaque État membre doit respecter «une répartition juste et appropriée qui tient compte des disparités concernant les situations de départ et le potentiel de chaque État membre, y compris le niveau actuel de l’énergie produite à partir de sources renouvelables et le bouquet énergétique existant».
De fait, le Luxembourg part de très loin: le pays présentait une part d’énergies renouvelables dans la consommation finale de 0,9% en 2005 – le deuxième taux le plus faible, cette fois-ci encore, après Malte.
Partant de là, le ministère de l’Énergie estime que les progrès ont été conséquents ces dernières années. «De 2017 à 2021, la part sectorielle de l’électricité est passée de 8,05% à 14,22%, et la part sectorielle du chauffage froid est passée, à la même période, de 7,45% à 12,92%, ce qui reste un effort considérable», assure-t-il.
Objectifs intermédiaires à tenir
Du côté des transports, l’électrification du parc automobile, qui est la «priorité», est «en plein essor», mais «nécessite néanmoins un renouvellement conséquent du parc existant», explique le ministère de l’Énergie. «La part de voitures électriques dans les nouvelles immatriculations de voitures a atteint 15,2% en 2022, alors qu’elles ne représentaient que 10,5% des nouvelles voitures en 2021», ajoute-t-il.
Dans les prochaines années, le Luxembourg va devoir continuer à augmenter considérablement sa part d’énergies renouvelables, avec les objectifs intermédiaires suivants: 13,5% en 2022, 17% en 2025 et 20% en 2027. Le ministère de l’Énergie compte sur un «déploiement ambitieux de l’éolien, du solaire, des pompes à chaleur et de l’électromobilité». Il rappelle notamment le et la volonté de .
Cet article a été rédigé pour la newsletter Paperjam Green, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité en matière d’environnement, de climat, de mobilité, de RSE et de green finance.