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«Non à la réforme territoriale, oui à la Grande Région !» Tels pourraient être les mots du président du conseil général de la Moselle, Patrick Weiten, qui est sur tous les fronts médiatiques pour dénoncer la réforme territoriale du gouvernement de Paris qui vise à opérer un regroupement des régions, dans ce cas la fusion annoncée de la Champagne-Ardenne, de l'Alsace et de la Lorraine.

Un conglomérat territorial qui donnerait, ni plus ni moins, naissance à une super région dont la taille représenterait deux fois celle de la Belgique. Une idée inacceptable pour l'élu Udi (centre droit) qui voudrait orienter l'avenir de son département vers l'est, sur base des liens historiques et économiques avec le Luxembourg, la Belgique, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat.

La Grande Région en quelque sorte, mais à une dimension «fédérale et fédératrice», selon Patrick Weiten qui la baptiserait volontiers «eurorégion», ajoutant qu'en tant que «berceau historique de l'Europe, la Moselle devrait en être le fer de lance».

Le millefeuille, principal frein

Problème, le président du Conseil général, par ailleurs impliqué dans l'Établissement public d'aménagement Alzette-Belval qui peine à concrétisations des résultats côté français, devra composer avec plusieurs autres niveaux de pouvoirs afin de concrétiser son idéal. Il devra aussi convaincre ses adversaires politiques qui sont aux responsabilités.

Il semble faire peu de doute que Jean-Pierre Masseret, président socialiste de la région Lorraine qui a assuré la présidence tournante de la Grande Région entre 2011 et 2013 – avec peu d'effets – lui apporte son soutien. D'autant qu'il est, lui aussi, opposé à la réforme territoriale.
La plus grande embuche au projet de M. Weiten se trouve dans le sempiternel millefeuille politique et administratif français, ainsi qu'à la concentration à Paris de toute une série de prérogatives nécessaires pour faire avancer la cause de la Grande-Région outre Moselle.

Des réalités éloignées

«Pensez-vous sérieusement que dans les administrations centrales de l'État, ils connaissent les problématiques qui lient le Luxembourg à la Moselle?», s'interrogeait Patrick Weiten dans le numéro de septembre-octobre de Paperjam qui vient de paraître.

De son côté, le gouvernement wallon qui vient de se doter d'un ministre en charge de la Grande Région, le chrétien social René Collin, a brillé par son absence lors d'une réunion interministérielle organisée à Trèves pour parler mobilité. Un premier raté qu'ont relaté nos confrères de TV Lux.

Autant d'hésitations politiques qui renforcent, si besoin en était, un peu plus le rôle de moteur, capitale ou point de convergence – c'est selon – du Luxembourg dans l'espace transfrontalier.