Les signatures à venir des conventions collectives de la Place - que ce soit celle du secteur bancaire ou celle des assurances - dessinent la même tendance. Celle du besoin d’adaptation des salariés de la Place, aussi bien face au renforcement de la concurrence internationale que face aux défis de la digitalisation de l’économie ou des nouvelles exigences réglementaires internationales.

Avec ses quelque 26.100 personnes actives dans les 140 établissements financiers officiellement recensés par la CSSF au 31 mars dernier, le secteur bancaire illustre parfaitement cette réalité. Si le niveau d’emploi actuel reste à un niveau élevé, les prévisions pour les années à venir tablent sur un recul général, aussi bien en ce qui concerne le nombre de salariés que celui de banques actives sur la Place.

Une concentration, nommée «consolidation» par l’ABBL, qui résulte notamment de la hausse des frais administratifs des banques (+4,9% en 2017) liée à l’implémentation de nouvelles normes, qui devrait aboutir à «un ralentissement de la création d’emplois» puisque les banques «ne pourront plus embaucher au niveau que nous avons connu il y a encore 5 ou 10 ans», comme l’indiquait en avril dernier Guy Hoffmann, nouveau président de l’organisation patronale bancaire.

Ce que confirme l’analyse de l’évolution des pertes et profits des banques de la Place sur la décennie écoulée, marquée non seulement par une hausse du produit bancaire, mais aussi par une progression constante des dépenses. Et donc un niveau plus faible du résultat net, qui restait encore, en 2017, sous la barre des 5.000 millions d’euros.

Si aucun chiffre n’a été avancé à ce jour, la composition globale des acteurs actifs sur la Place ne devrait cependant que peu évoluer. Les banques européennes devraient donc rester largement majoritaires, même si la présence de banques asiatiques pourrait encore se développer.

Toutefois, les types de structures établies sur la Place devraient évoluer, les établissements étrangers devant poursuivre la transformation entamée, à savoir avoir moins recours à des filiales au profit des succursales, ces dernières étant non seulement moins coûteuses mais également plus flexibles. Autant d’éléments importants dans un contexte hautement concurrentiel entre places financières. Que celles-ci se nomment Francfort, Dublin ou bien encore Londres, mais aussi Singapour ou Hong Kong.

Face à cette nouvelle réalité, les partenaires sociaux se sont accordés sur l’institutionnalisation d’un droit à la formation continue des salariés de la Place. Dans le secteur bancaire comme dans celui des assurances. Une réévaluation des budgets dédiés a donc été actée, ces derniers représentant, dans les banques, 1% de la masse salariale de référence en 2018, et sera portée à 1,5% en 2019 et 2020. À noter que cette approche est également celle retenue par Nicolas Schmit (LSAP), ministre du Travail, qui a présenté au début du mois le programme Digital Skills Bridge, destiné à développer un marché du travail plus qualitatif et à faciliter la mobilité des travailleurs de l’ensemble des secteurs de l’économie.