Monsieur Sergonne, pouvez-vous nous parler de votre première expérience professionnelle, de votre premier emploi? Et de ce qu’il vous a apporté…
«Mes premiers pas dans le monde du travail ont été marqués par mon passage auprès de Made by Sams. Sous la direction de Will Kreutz, cette agence de communication a non seulement eu une influence sur ma personne, mais a été une source d’inspiration pour toute une génération de personnes qui sont encore aujourd’hui, pour un grand nombre, actives dans le monde de la communication.
J’étais engagé en tant que project manager digital, ce qui, dans les années 1998-1999, était en soi déjà assez innovateur pour une agence de communication.
C’était dans les années pionnières de l’internet et j’avais comme mission la réalisation de plusieurs projets digitaux pour le marché local, mais également pour des comptes internationaux.
Il y a plusieurs choses que j’ai retenues de cette collaboration intensive avec Will Kreutz et les autres membres de cette équipe: un environnement cultivé pour favoriser un maximum la créativité, une infatigable recherche de qualité du produit fini, combinés à un soin du détail pour essayer d’aboutir au maximum à un résultat d’excellence.
Ce mélange de créativité et de qualité a probablement été le déclencheur d’une envie permanente de création et d’innovation, qui m’accompagne encore aujourd’hui dans mon quotidien et que je partage avec Raoul Mulheims, un des fondateurs initiaux de Nvision, ainsi que nos autres sociétés: Digicash et Mpulse.
Vous dirigez aujourd’hui Nvision. Comment envisagez-vous l’évolution de votre société? Où en sera-t-elle dans 15 ans?
«Nous avons créé Nvision, en 1999, pour donner vie à notre vision et nos envies.
Nous voulions mettre en place un cadre où les personnes auraient envie de partager cette vision avec nous. Ceci n’est pas toujours chose facile et les évolutions de Nvision ont souvent été influencées par des faits marquants internes ou externes à la société.
Nous appartenons à la première génération qui a grandi avec internet et qui a pu suivre et participer à cette rapide évolution de l’ère du digital. Nous avons eu la chance d’être rapidement confrontés aux challenges de cette évolution et de ces nouveaux écosystèmes naissants. Au fil des années, ceci nous a vraiment permis de comprendre les rouages de ces écosystèmes et nous les appliquons encore aujourd’hui dans nos activités diverses.
Comme expliqué, cet aspect digital est toujours très présent au cœur de nos activités, même si aujourd’hui nous sommes convaincus, en tant qu’agence, qu’il y a une très forte convergence entre les différents médias et qu’il est difficile de nos jours de les traiter individuellement.
Nous sommes d’avis que la vision de l’agence est en train d’évoluer. À l’image de nombreux modèles économiques, je suis convaincu que le modèle des agences doit changer. Que leur rôle doit changer. Que la valeur ajoutée apportée aux clients doit évoluer. Pour moi, il s’agit désormais de se concentrer sur les expériences qu’on désire véhiculer, tout en considérant le digital comme un des principaux vecteurs.
Nous sommes en plein dans la transformation digitale et dans les 15 années à venir, notre rôle en tant qu’agence sera d’apporter à nos clients des solutions adaptées à leurs métiers, leurs activités et à leur écosystème dans lequel ils évoluent. Et ceci même s’il faut innover avec des produits, des solutions, voire créer des nouveaux écosystèmes, tel que nous l’avons nous-mêmes initié avec un projet comme Digicash.
Convaincu par ce fait de devoir se remettre en question régulièrement et de devoir s’adapter en innovant en rapport aux challenges qui nous attendent demain, je pense que Nvision donnera encore naissance à de nouvelles spin-off, telles que ses deux sociétés sœurs, qui donneront des réponses adéquates au moment venu à une problématique d’un secteur d’activité.
Qu’avez-vous retenu de l’actualité de ces derniers jours? Quel événement vous a plus particulièrement marqué? Et pourquoi?
«L’actualité étant très abondante ces derniers jours et ne voulant pas revenir sur les tristes événements qui m’ont bien sûr beaucoup marqué les mois derniers, je voulais énumérer deux choses qui m’ont interpellé récemment.
En tant qu’événement, il y avait bien sûr les Media Awards 2016 de la semaine dernière, où Nvision a remporté trois Gold Awards et deux Prix du public pour la campagne publicitaire ‘The Legend’, de Sources Rosport.
C’était notre première participation et nous étions très fiers de recevoir des récompenses pour cette campagne. Nous remercions le client pour sa confiance, ainsi que les personnes qui ont contribué à la réalisation de cette campagne hors norme pour le Luxembourg.
Un deuxième point qui a retenu mon attention est l’augmentation des spécialistes travaillant dans le secteur de l’ICT au Luxembourg de 4,5% en 2014 à 5,1% en 2015 des salariés.
Je suis d’avis, comme bon nombre de politiciens ou d’autres chefs d’entreprise, qu’une partie du développement futur du Luxembourg s’effectuera par le digital et que la transformation digitale va encore apporter des changements fondamentaux de différents métiers et domaines d’activités.
Pour cette raison et même si le sujet n’est pas nécessairement nouveau, je salue vivement les efforts entrepris à plusieurs niveaux pour essayer de trouver des solutions afin de rendre le Luxembourg encore plus attractif en matière de recrutement et ceci plus spécifiquement dans le domaine de l’ICT. Il y a vraiment une pénurie de personnel et des projets comme WebForce3 ou Digital4Education ne suffisent pas pour répondre à ce problème, mais sont néanmoins des premiers pas dans la bonne direction.»