C’est sous la présidence de Tom Seale que le patrimoine global net des fonds d’investissement a atteint, pour la première fois, 1.000 milliards d’euros, au printemps 2007. Il en est aujourd’hui à plus de 3.000. (Photo: Olivier Minaire / archives)

C’est sous la présidence de Tom Seale que le patrimoine global net des fonds d’investissement a atteint, pour la première fois, 1.000 milliards d’euros, au printemps 2007. Il en est aujourd’hui à plus de 3.000. (Photo: Olivier Minaire / archives)

Les statistiques publiées le 26 mars dernier ont, une nouvelle fois, montré la bonne santé du secteur des fonds d’investissement: depuis 18 mois, le patrimoine global net des OPC et des fonds d’investissement spécialisés est en hausse permanente, atteignant la coquette somme de 3.403,87 milliards d’euros.

Si le chiffre peut donner le vertige, il est encore plus impressionnant quand on le considère sur une longue période. Au moment où paraît le premier numéro de Paperjam, en juin 2000, ce patrimoine global n’était «que» de 850,8 milliards. Le secteur est encore tout jeune, puisque la directive Ucits – que le pays fut le premier État européen à transposer – date de mars 1988. Mais déjà, la Place se positionne au sommet de la hiérarchie en Europe, seulement devancée à l’échelle mondiale par les États-Unis.

En décembre 2002, le Luxembourg se montre encore très prompt dans la transposition en droit national de deux nouvelles directives européennes en matière de fonds d'investissement publiées en début d’année: les fameuses directives «Gestion», laquelle introduit notamment une réglementation relative aux sociétés de gestion et au prospectus simplifié, et «Produits», qui élargit le champ d'application de la directive originelle en ce qui concerne les placements des OPCVM.

2008-2009: 30% perdus en 18 mois

À ce moment-là, les statistiques luxembourgeoises sont toujours porteuses, un record étant établi en octobre, avec un pic à 924,1 milliards d’euros, en dépit du marasme post-septembre 2001.

Lorsque Tom Seale, CEO de la société EFA, prend les rênes de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), en mai 2003, le total des actifs a reculé à 849,09 millions d’euros. Mais c’est pour mieux rebondir. Ainsi, en février 2004, le cap symbolique des 1.000 milliards d’euros est atteint. Et à peine trois ans plus tard, en mai 2007, alors que Tom Seale achève son mandat, le niveau des 2.000 milliards d’euros est atteint.

Entretemps, le Luxembourg a adopté une autre loi: celle instaurant les fonds d’investissement spécialisés. Un nouveau cadre légal établi au terme de deux années de travail ayant impliqué, à divers niveaux, le ministère des Finances, la CSSF, la Chambre des députés, le Conseil d'État et quelques groupes de travail internes à l’Alfi.

La crise de 2008 touche évidemment aussi directement l’industrie des fonds. Et le mouvement de repli amorcé dès octobre 2007 (le patrimoine global est alors de 2.123,5 milliards d’euros) s’accélère ensuite après le crash de Lehman Brothers. En mars 2009, l’encours retombe ainsi à 1.526,6 milliards d’euros, soit un recul de près de 30% en 18 mois.

Patrimoine quadruplé en 15 ans

Plus jamais les fonds ne tomberont aussi bas. Au printemps 2010, la barre des 2.000 milliards d’euros est de nouveau atteinte. Et dans la même année, le Luxembourg s’illustre encore en étant le premier État membre de l’UE à transposer la directive Ucits IV.

En juillet 2013, ensuite, une autre étape est franchie avec l’adoption d’une autre directive européenne baptisée AIFM (Alternative Investment Fund Managers), avec le secret espoir de répliquer, dans la sphère alternative, le succès rencontré avec les fonds régulés Ucits. Un vote qui intervient au moment où le gouvernement Juncker-Asselborn II vit ses dernières heures... 

Pendant ce temps-là, le patrimoine global continue de progresser. Et en octobre 2014, c’est la barre des 3.000 milliards d’euros qui est cassée.

Au final, depuis avril 2000, le patrimoine des fonds domiciliés au Luxembourg a donc été multiplié par quatre, le nombre d’OPC passant de 1.700 à près de 3.900. Et bien malin qui peut dire, aujourd’hui, jusqu’où ces chiffres pourront aller…