Le centre de soutien logistique qui assistera les 16 stations de contrôle des satellites Galileo rejoindra l'incubateur de start-up spatiales de l'ESA à Transinne près de Libramont. (Photo : ESA)

Le centre de soutien logistique qui assistera les 16 stations de contrôle des satellites Galileo rejoindra l'incubateur de start-up spatiales de l'ESA à Transinne près de Libramont. (Photo : ESA)

La Commission européenne a donné son feu vert lundi à l’implantation de cette infrastructure en Wallonie – une attribution quasiment acquise depuis le désistement de l'unique concurrent tchèque en décembre pour des raisons financières.

Un bâtiment neuf de 2.300 m2 doit sortir de terre dès cette année pour abriter le «Galileo Integrated Logistic Support», dont la construction sera financée par la Région wallonne à hauteur de 7 millions d’euros, comme l’écrit La Meuse.

Ce centre de soutien logistique s’annonce comme un maillon essentiel du réseau Galileo. Le système de géolocalisation européen, lancé en 2001 pour concurrencer le GPS américain et le Glonass russe, compte déjà huit satellites en orbite.

À l’horizon 2020, son déploiement devrait être achevé avec 30 satellites qui seront pilotés depuis Oberpfaffenhofen (Bavière) avec un centre de secours à Fucino (Abruzzes, Italie). Le dispositif comptera 10 autres centres spécialisés en Europe et 16 stations réparties sur l’ensemble du globe terrestre afin de contrôler et de communiquer avec les satellites les plus proches. Le centre de soutien logistique devra s’assurer que ces stations soient opérationnelles en permanence.

Le site retenu présente l’avantage de se situer au cœur du Galaxia Business Park qui héberge un incubateur d’entreprises de l’Agence spatiale européenne (ESA) dédié aux applications spatiales. Et l’ESA dispose déjà d’un centre de vérification des satellites à Redu, à quelques kilomètres de Transinne.

Interviewé par la chaîne wallonne TV Lux lundi, Georges Cottin, conseiller général d’Idelux, l’agence de développement économique de la province de Luxembourg, rapportait que trois candidats sont encore en lice pour opérer le futur centre de soutien logistique: Airbus, Eutelsat et le consortium germano-italien Spaceopal.

L’avantage d’héberger le centre logistique du programme Galileo devrait permettre d’avoir un accès direct au signal des satellites du programme.

Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Économie

«Prudemment je dirais que cela va créer entre 30 et 50 emplois directs, mais il ne faut pas perdre de vue l'impact indirect et la possibilité de nouer demain d'autres partenariats ou d'autres synergies avec de nouveaux acteurs», a confié Georges Cottin à la RTBF.

L’effet boule de neige est aussi mis en avant par le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt, sur son site internet: «Au-delà même de l’implantation de Galileo et des emplois directs et indirects que cela induit, cette installation va indubitablement renforcer les entreprises wallonnes actives dans le domaine des satellites et du matériel embarqué – Thales, Samtech, Amos, Spacebel ou les Ateliers de la Meuse par exemple –, dont certaines figurent déjà parmi les sous-traitants du programme Ariane.» Le nouveau centre ne manquera pas d’attirer d’autres acteurs comme un aimant. «À terme, l’avantage d’héberger le centre logistique du programme Galileo devrait permettre d’avoir un accès direct au signal des satellites du programme», poursuit Jean-Claude Marcourt. «Être quasi à la source de ce signal offrira à la Wallonie, à ses entreprises et centres de recherche, de nouvelles opportunités.»

Le secteur des TIC en Wallonie devrait en particulier viser le «développement d’applications informatiques puisant leurs sources d’information dans les données collectées et transmises par les satellites et notamment ceux lancés dans le cadre du programme Galileo», estime Jean-Claude Marcourt. «Cela concerne par exemple les données de géolocalisation transmises par les futurs satellites du programme de Galileo et leur utilisation à des fins de gestion de la mobilité, de gestion de la terre et des événements climatiques (gestion du sol, détection de la pollution, surveillance des cours d’eau...).» 

La Belgique se place au 8e rang mondial pour le financement public au secteur spatial par rapport au PIB – et au 3e rang européen si l’on rapporte ces investissements à sa population. Elle est le 5e contributeur au budget global de l’ESA, rappelle L’Écho.