Sufjan Stevens est vraiment ce qu’on appelle un singer-songwriter. Il porte une attention maniaque à ses textes, emplis d’allusions spirituelles, et peaufine des instrumentations avec brio. C’est d’ailleurs lui qui joue tous les instruments quand il enregistre ses albums, avec une prédilection pour le banjo.
À propos de ses textes, Stevens se défend de faire de la musique pour prêcher: «Je ne pense pas que la musique soit l'endroit pour les discussions théologiques. Je pense que j'ai dit des choses et chanté sur des choses alors que ce n'était pas approprié, alors que ce n'était pas le bon endroit. Je pense que je ne suis pas apte à faire des revendications ou des déclarations, parce que c'est souvent mal interprété. Certains thèmes et certaines convictions sont destinés aux conversations privées.»
Il est aujourd'hui un des artistes américains les plus prolifiques et connaît un grand succès critique aux États-Unis, comme le montre l’excellente presse sur son dernier album «Carrie & Lowell», qui porte le nom de sa mère et de son beau-père. Retour aux racines folks qu’il a toujours caressées, l’album parle de vie et de mort, d’amour, de perte. L’artiste tente de donner du sens à l’ambivalence des sentiments à la fois beaux et douloureux qu’inspire l’amour. Sur 'No Shade in the Shadow of a Cross', l’Américain raconte la mort de Carrie, décédée d’un cancer, il y a quelques années, et les démons inédits qui se sont alors saisis de son âme. Le tout enregistré dans une infinie simplicité, un son nu et sans artifice.
On se doute depuis longtemps que la folie est la plus active des muses de Sufjan Stevens. Et encore et toujours ce génie prodigue parvient à déconcerter et déjouer les attentes, confirmant sa place comme artiste des plus protéiformes de la musique moderne.
Le 26 septembre à 20h au Grand Théâtre.
Concert organisé par l’Atelier.