Outre les réfugiés accueillis dans les centres gérés par l'État que le couple grand-ducal a visités vendredi, de nombreux autres réfugiés arrivent par leurs propres moyens. (Photo: SIP/Nicolas Bouvy)

Outre les réfugiés accueillis dans les centres gérés par l'État que le couple grand-ducal a visités vendredi, de nombreux autres réfugiés arrivent par leurs propres moyens. (Photo: SIP/Nicolas Bouvy)

L’afflux de réfugiés fuyant les zones de combat au Moyen-Orient se poursuit au Luxembourg. Débuté au printemps, le mouvement s’est poursuivi au mois de septembre, la preuve avec le nombre de demandes officielles d’asile introduites auprès de la direction de l’Immigration. Selon les chiffres officiels publiés vendredi, 374 demandes ont été effectuées, soit deux fois plus que le mois précédent. Mais aussi et surtout au triple du niveau enregistré à la même période en 2014.

Sans surprise, ce sont des ressortissants syriens qui représentent le plus fort contingent de demandes (156), suivis des Irakiens (101) et des Kosovars (29). Une réalité liée aux événements géopolitiques et qui modifie non seulement le classement des pays d'origine des demandeurs de protection internationale, mais aussi leur nombre, comme l'indiquent les statistiques depuis le mois de janvier.

Mais attention, les chiffres présentés ne correspondent pas au nombre total des arrivées dans les structures d'accueil, mais bel et bien aux demandes formelles de protection internationale. Autrement dit, des personnes «arrivées individuellement au Luxembourg», selon les termes du ministère des Affaires étrangères, et donc des réfugiés qui sont parvenus au Grand-Duché par leurs propres moyens. Elles devraient donc être rejointes dans les mois à venir par des réfugiés relocalisés à partir de la Grèce et de l’Italie, comme le prévoit le deuxième plan d’urgence décidé par la Commission européenne.

Selon Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille et de l’Intégration, contactée par Paperjam.lu, «quelque 600 personnes sont entrées sur le territoire luxembourgeois au cours du mois de septembre, au rythme de 30 réfugiés quotidiens».  Un chiffre qualifié «d’énorme» puisque «le nombre de réfugiés arrivés correspond à deux fois la capacité du centre d’accueil de l’ancienne école de logopédie de Strassen», précise la ministre.  

Sur ces 600 personnes accueillies et hébergées, six personnes sur dix ont (62%) donc fait les démarches pour s’installer au Grand-Duché, le reste ayant décidé «de poursuivre leur chemin», note la ministre. Depuis le début de l’année, 1.212 personnes ont entamé des démarches afin de rester au Grand-Duché. Soit quelque 500 réfugiés supplémentaires par rapport au niveau enregistré en septembre 2014.  

Pour rappel, pour faire face à cet afflux, les autorités luxembourgeoises ont mis en place plusieurs centres d’accueil et préparent la création de villages de containers destinés à héberger, mais aussi scolariser les plus jeunes.  Sur la quarantaine de nationalités représentées dans les dossiers de demandes d’asile du mois depuis le début de l’année, la majorité provient des Balkans.

Mais en raison de la crise au Moyen-Orient, les demandeurs proviennent principalement du pays de Bachar el-Assad, mais aussi du voisin irakien.