Catia Fernandes: «Il est primordial d’avoir de jeunes candidats sur les listes électorales.» (Photo: DR)

Catia Fernandes: «Il est primordial d’avoir de jeunes candidats sur les listes électorales.» (Photo: DR)

Madame Fernandes, quel a été votre premier acte militant?

«Pendant ma première année d’études à Paris, en 2009, j’ai participé à la mobilisation contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs, mon université étant particulièrement engagée dans ce mouvement via un blocus général pendant plusieurs mois. Cette expérience m’a permis de prendre conscience qu’il est important de faire entendre sa voix et lutter pour ses convictions et ses droits.

Mon intérêt politique s’est ensuite traduit dans mes études d’une part et d’autre part par la participation à diverses manifestations et signatures de pétitions sur des sujets qui me tiennent à cœur.

Ce n’est que dans un deuxième temps, plus récent, que j’ai eu envie de transformer un intérêt personnel en un engagement plus concret et proactif.

Comment envisagez-vous l’avenir politique de votre parti au regard des prochaines échéances électorales?

«L’avenir politique d’un parti ne devrait pas uniquement se limiter aux échéances électorales, mais plutôt contribuer à une vision à long terme de la société dans laquelle nous voulons vivre.

Cela dit, j’estime que les élus Déi Gréng, tant au niveau local avec l’échéance 2017 en tête, qu’au niveau national pour l’échéance 2018, s’engagent au quotidien pour essayer de créer une société plus durable et équitable tant sur le plan écologique que sur les plans social et économique.

Il s’agira lors de la campagne électorale de faire un bilan des nombreux dossiers traités et en cours, qui font foi de l’expertise et de la force de la diversité des membres du parti.

J’estime qu’il y a une sensibilisation croissante dans la société en ce qui concerne des sujets traditionnellement verts qui pourra se traduire en 2017 dans les voix de l’électorat.

Il sera également important de mobiliser un électorat moins acquis. Je pense particulièrement aux résidents non luxembourgeois qui peuvent faire entendre leur voix en 2017 et qui doivent être encouragés à en faire usage.

Pour Déi Jonk Gréng, il s’agira avant tout de mobiliser et sensibiliser les jeunes et les primo-votants. En effet, bon nombre se détachent de la politique, n’y voient pas d’intérêt ou ne s’identifient pas avec les candidats. Il est primordial d’avoir de jeunes candidats sur les listes, mais également d’aboutir à une prise de conscience que leur voix peut influencer la société dans laquelle ils évoluent.

Qu’avez-vous retenu de l’actualité de ces derniers jours? Quel événement vous a plus particulièrement marquée? Et pourquoi?

«D’abord, c’est un événement qui a trait à la santé publique qui a retenu mon attention: le report du vote sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate par la Commission européenne est un signe d’espoir. Il est évident que l’on devrait appliquer le principe de précaution plutôt que de voter le renouvellement de cette substance potentiellement cancérogène. Plus généralement, un débat national sur l’utilisation des pesticides devrait être lancé.

Les 5 ans de guerre en Syrie m’ont également marquée. On oublie souvent que ce conflit dure depuis 5 ans déjà, que cela fait donc 5 ans que des personnes sont contraintes à quitter leur pays et qu’aucune solution viable n’est proposée pour un accueil et une inclusion de ces personnes en tenant compte des principes d’humanité et solidarité. Il est temps de montrer le courage politique nécessaire pour permettre à des personnes qui fuient la guerre de se reconstruire ailleurs, notamment via la création de voies d’accès légales et sûres.

J’ai aussi suivi l’annonce de la nouvelle loi sur la nationalité avec grand intérêt. J’apprécie l’approche de consensus autour de ce sujet, qui éveille souvent beaucoup d’émotions. Par l’introduction du droit du sol et de l’option, mais aussi en prévoyant des dispositions différentes, cette loi crée une flexibilité qui permet de prendre en compte et s’adapter à une diversité de situations personnelles. Elle peut donc faire fonction de bon outil pour favoriser l’intégration, mais ne devrait pas être vue comme l’objectif en soi.»