Monsieur Ruppert, quel a été votre premier acte militant?
«Je ne peux ni citer un acte militant qui m'aurait marqué particulièrement ni un événement particulier qui m'aurait mené à m'engager politiquement. En effet, depuis le lycée, je me suis intéressé à la politique, un intérêt qui s'est reflété dans le choix de mes études – en histoire – et dans mon engagement dans des cercles étudiants.
Convaincu qu'une démocratie demande l'engagement des citoyens, je me suis informé sur les programmes politiques des partis luxembourgeois et l'idée de rejoindre le parti démocratique s'est concrétisée dès lors. Cependant, la décision définitive de m'engager dans le DP ainsi que dans la Jeunesse démocrate et libérale (JDL) n'est tombée qu'après mes études, à l'âge de 27 ans.
On peut dire que c'était une décision bien réfléchie.
Comment envisagez-vous votre avenir politique et celui de votre parti? Où en sera-t-il dans 15 ans?
«À l'université, j'ai travaillé sur le modèle suisse de la démocratie directe. Une société qui intervient de manière directe et régulière dans le processus démocratique est une idée qui m'inspire. Dans une telle société, l'avenir et les ambitions politiques individuelles se subordonnent à la volonté des citoyens. J'espère que notre société pourra s'approcher d'un tel modèle dans les 15 ans qui suivent et que le DP contribue pour sa part à la modernisation de notre démocratie.
Dans cette optique, envisager un avenir politique personnel me semble contre-productif et même dangereux. Dans la politique, l’importance des destins individuels est souvent surévaluée. Difficile à avouer dans un pays où l'ex-Premier ministre a détenu le pouvoir pendant 18 années.
Qu'avez-vous retenu de l'actualité de ces dernières semaines? Quel événement vous a plus particulièrement marqué? Et pourquoi?
«En tant que sympathisant d'une démocratie directe, le référendum du 7 juin m'intéresse particulièrement. Pour un pays qui n'a pas vraiment l'expérience d'une telle pratique, cette date est d'une grande importance. Indépendamment du résultat, les partis doivent continuer, voire même augmenter les efforts pour implanter ce moyen d'expression.
Dans cette optique, le devoir de la politique est d’informer et responsabiliser les citoyens. Les cours d'éducation à la citoyenneté doivent être promus dans les lycées afin qu’une nouvelle culture politique s'établisse.
C'est pourquoi la Jeunesse démocrate et libérale a pris l'initiative de lancer une coopération avec d'autres organisations politiques de jeunesse afin de sensibiliser les jeunes et moins jeunes en vue du référendum. À cette fin, une position commune a été publiée la semaine dernière: Oui à la participation politique et Oui à la modernisation de notre démocratie.»