Au 30 avril 2018, les expatriés luxembourgeois se répartissaient dans 57 pays à travers le monde et représentaient quelque 61.300 personnes, selon les données issues du registre national des personnes physiques. Soit une présence dans plus d’un quart des 197 pays officiellement reconnus par l’ONU. Un chiffre en constante augmentation, selon les données officielles.
Sans surprise, les ressortissants luxembourgeois vivent principalement dans les pays limitrophes, puisque 80% d’entre eux possèdent une adresse allemande, belge ou française. Si la Belgique accueille quelque 18.800 Luxembourgeois, le royaume devance de peu la France (16.660) et l’Allemagne (14.150). Dont une partie de salariés de nationalité luxembourgeoise qui possèdent le statut de frontalier. Selon les données de l’Inspection générale de la sécurité sociale, sur les 180.000 salariés travaillant au Grand-Duché et résidant à l’étranger, 7.370 possédaient la nationalité luxembourgeoise au 31 mars 2017. Un phénomène en pleine expansion puisqu’ils étaient 3.240 en 2010, soit un chiffre global qui a doublé en sept ans.
Concentrés en Europe, les exilés luxembourgeois se trouvent non seulement dans les principaux pays partenaires du Grand-Duché, mais aussi dans ceux dont sont originaires la majorité des nouveaux sujets du Grand-Duc Henri, selon les données publiées par le ministère de la Justice. Les ressortissants belges représentant à ce jour – et jusqu’en 2018 a priori, date de fin de l’accord de la nationalité par recouvrement, les principaux néo-Luxembourgeois, devant les Français, les Portugais et les Allemands.
Résultat non seulement de l’histoire des relations diplomatiques entre pays, de l’attrait culturel ou des liens affectifs, l’implantation des Luxembourgeois répond aussi partiellement aux liens économiques sur les cinq continents. Ainsi, même si le registre national des personnes physiques ne recense pas les catégories socioprofessionnelles des inscrits, il se peut que sur les quelque 900 Luxembourgeois installés au Royaume-Uni plusieurs centaines aient un lien plus ou moins direct avec la City, deuxième centre financier à l’origine des fonds gérés sur la Place. Et le centre financier britannique n’est pas le seul à attirer les Luxembourgeois, puisque 2.070 sont officiellement recensés en Suisse, 516 aux Pays-Bas et 37 à Monaco.
À noter enfin que certains Luxembourgeois ont fait le choix de s’installer sous des climats bien différents de celui en vigueur au Grand-Duché. Que ce soit les 29 personnes recensées en Islande, les 17 présentes au Cameroun ou les 46 actives en Nouvelle-Zélande. Si l’installation en Israël de 51 Luxembourgeois s’explique en grande partie par des raisons religieuses, le départ vers le Chili (27), l’Égypte (17) ou l’Australie (134) répond à des motivations aussi bien professionnelles – mutation ou nouveau travail – que personnelles – mariage, mission humanitaire ou départ en retraite.
Si le registre national des personnes physiques ne recense d’ailleurs que les pays dans lesquels au moins 10 résidents luxembourgeois ont été signalés, il ne peut d’ailleurs constituer qu’un élément indicatif puisque les décès, les naissances ou les déménagements ne peuvent être mis à jour automatiquement. Et ce du fait que les données qu’il contient ne reposent que sur la déclaration volontaire des expatriés.