Fredrik Skoglund: «Les États-Unis continuent à publier des statistiques solides. Les investissements des entreprises, la production industrielle et la consommation sont orientés positivement.» (Photo: BIL)

Fredrik Skoglund: «Les États-Unis continuent à publier des statistiques solides. Les investissements des entreprises, la production industrielle et la consommation sont orientés positivement.» (Photo: BIL)

Au milieu de la confusion que font régner les gros titres de la presse sur une possible guerre commerciale, sur des sanctions ou sur des tensions géopolitiques croissantes, des données concrètes laissent à penser que le contexte macroéconomique mondial reste positif. Ainsi, le Fonds monétaire international (FMI) a récemment revu ses prévisions à la hausse et a annoncé que 2018 verrait la plus forte croissance mondiale depuis 2011. Les dernières estimations publiées par le FMI dans ses perspectives de l’économie mondiale prévoient une croissance de 3,9%, tant cette année que l’année prochaine.

L’introduction de nouveaux droits de douane soulevait quelques craintes chez certaines.

Fredrik Skoglund, chief investment officer à la BIL

Les États-Unis continuent à publier des statistiques solides. Les investissements des entreprises, la production industrielle et la consommation sont orientés positivement. La consommation des ménages reste inférieure à l’objectif de 2% de la Réserve fédérale (1,9% en avril), mais la dynamique d’inflation s’éveille peu à peu. Du côté des entreprises, la confiance est élevée. Dans son dernier «Livre beige», rapport périodique qui rassemble «des observations sur les conditions économiques actuelles», la Fed souligne que les anticipations au sein des entreprises «sont restées positives» dans l’ensemble, même si l’introduction de nouveaux droits de douane soulevait quelques craintes chez certaines.

Le rapport indique qu’«une croissance marquée du volume des prêts a été constatée dans les secteurs commercial, industriel et de l’immobilier commercial» et espère que ce facteur pourrait être le signal tant attendu d’une relance de l’investissement dans le sillage des baisses d’impôts mises en œuvre par l’administration Trump. Ces dernières ont permis aux entreprises américaines de réaliser des milliards de dollars d’économies et ces liquidités supplémentaires doivent encore être utilisées. Si les entreprises investissaient cet argent pour améliorer leur productivité, la pérennité des bénéfices des entreprises pourrait être assurée sur le long terme. Dans ce contexte, les publications de résultats trimestriels seront primordiales, dans la mesure où les entreprises devraient préciser de quelle manière elles comptent utiliser leurs liquidités disponibles.

La Banque centrale européenne (BCE) fait attention à ne pas effrayer les marchés.

Fredrik Skoglund, chief investment officer à la BIL

En Europe, les données économiques connaissent un fléchissement par rapport à leurs hauts niveaux précédents, mais elles continuent d’indiquer que l’économie est en expansion. Après quelques hésitations début 2018, le ralentissement de l’activité des entreprises s’est interrompu en avril. L’inflation ne montre aucun signe de surchauffe: elle est ressortie à 1,3% en mars, contre une estimation de 1,4%. La Banque centrale européenne (BCE) fait attention à ne pas effrayer les marchés et des bruits courent que la réduction de son vaste programme d’achat d’obligations pourrait être échelonnée au-delà de septembre et se poursuivre jusqu’au dernier trimestre de l’année 2018. Les marchés ont repoussé la date estimée de la première remontée des taux de la BCE à juin 2019.

Tout bien considéré, nous pensons peu probable que les marchés reculent sensiblement sans une détérioration significative de l’environnement de croissance favorable que nous connaissons actuellement. Un contexte expansionniste conjugué à un ensemble de politiques accommodantes, à ce stade, devrait permettre de soutenir les fondamentaux des entreprises ainsi que leurs bénéfices.