L’école joue un rôle déterminant dans la «dédiabolisation» du risque de «l’échec entrepreneurial». (Photo: Fondation Idea)

L’école joue un rôle déterminant dans la «dédiabolisation» du risque de «l’échec entrepreneurial». (Photo: Fondation Idea)

Il est un secret de polichinelle: au Luxembourg, l’entrepreneuriat n’est pas un choix de carrière privilégié. 44% des résidents l’envisagent, contre 57% en moyenne en Europe (SBA Fact Sheet). De plus, les étrangers résidant au Grand-Duché semblent plus enclins à entreprendre que les «nationaux»: 8% des nationaux, 8,5% des étrangers de seconde génération, et 13,2% de ceux de première génération sont ainsi aux prémices d’une activité entrepreneuriale (GEM). Des progrès sont donc possibles.

Or, pour accoucher de nouvelles idées, les lancer («start») et les rendre bonnes («scale»), le capital culturel est essentiel. À ce titre, la famille occupe une place centrale pour insuffler le goût du risque aux futurs actifs. Au Luxembourg plus qu’ailleurs, la création d’entreprises relève à 90% de la vocation («opportunity-driven entrepreneurship»), et à 10% de la nécessité («necessity-driven entrepreneurship»), contre 21% au niveau européen.

La famille et l’école jouent un rôle

«On ne devient pas entrepreneur, on naît entrepreneur»? Sans être aussi déterministe, avoir eu des parents entrepreneurs, à même de transmettre «leur savoir-faire et leur savoir-être, le goût du risque et de l’indépendance», semble à même d’orienter les motivations et les capacités à entreprendre, puis à développer une entreprise de croissance. C’est ce que Simone Chlosta Holger Patzelt, Sabine B. Klein et Christian Dormann appellent le «parental role model», dans leur ouvrage «Parental role models and the decision to become self-employed: The moderating effect of personality».

Au Luxembourg, les entreprises familiales représenteraient 70% du total des entreprises et 30% des plus grandes d’entre elles, selon l’étude Overview of Family Business Relevant Issues, menée par KMU Forschung Austria (Austrian Institute for SME Research) en 2008. Et si les parents salariés transmettaient davantage le goût de l’indépendance à leur progéniture? La Commission a souligné les efforts menés pour susciter des vocations chez les plus jeunes à travers des initiatives comme Bee Creative: aussi, elles pourraient, pourquoi pas, être étendues aux parents (inquiets?).

En complément, l’école joue un rôle déterminant dans la «dédiabolisation» du risque de «l’échec entrepreneurial». Les autorités, bien appuyées par les partenaires sociaux et les chambres professionnelles, tentent donc progressivement de susciter la curiosité et de donner aux élèves le goût d’entreprendre à travers les «entrepreneurial schools», récemment lancées. Dans une démarche d’éducation financière, un volet pécuniaire pourrait y être adossé via des plateformes de financement participatif

Car finalement, couvrir un risque qui n’est ni envisagé ni encouragé semble aussi vain qu’arroser un pot sans graines.