«Le Luxembourg est Paris». Il y a un an, les résidents du Grand-Duché rendaient hommage aux victimes de la tuerie du 13 novembre survenue à Paris.  (Photo: Christophe Olinger / archives)

«Le Luxembourg est Paris». Il y a un an, les résidents du Grand-Duché rendaient hommage aux victimes de la tuerie du 13 novembre survenue à Paris.  (Photo: Christophe Olinger / archives)

Vendredi 13 novembre 2015. Une date à jamais gravée dans les mémoires.

Ce soir-là, ils buvaient un verre en terrasse, ils écoutaient un concert de rock, ils assistaient à un match de football.

Ce soir-là, ils étaient heureux, ils étaient vivants.

Et ce soir-là, 130 voix se sont tues.

«Liberté, égalité, fraternité»

130 étoiles de plus se sont mises à briller dans le ciel cette nuit-là.

En France, en Belgique, en Angleterre, au Japon, en Australie… À travers le monde, les hommages se sont multipliés.

Au Luxembourg, les résidents étaient eux aussi Paris. Devant l’Ambassade de France, plusieurs dizaines de bouquets ont rapidement envahi le trottoir du boulevard Joseph II. Des fleurs et des mots en soutien aux victimes.

Soyons unis, en dehors de toute politique et de toute religion.

Carole Biot-Stuart, Alexandre Château-Ducos, Monique Dejeans et Bruno Théret, conseillers consulaires des Français du Luxembourg, le 19 novembre 2015

Deux jours plus tard, dimanche 15 novembre, plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de Paris. Un lieu hautement symbolique pour allumer des bougies, comme autant de lueurs d’espoir.

Parmi eux, des responsables publics et politiques étaient présents, comme l’ambassadeur français Guy Yelda, le Premier ministre Xavier Bettel ou encore la bourgmestre de la capitale Lydie Polfer.

Le lendemain, le gouvernement appelait les résidents du Grand-Duché à respecter une minute de silence. Les drapeaux sont, eux, restés en berne jusqu’au mardi.

«Fluctuat nec mergitur»*

Quelles que soient la nationalité, les origines, les opinions politiques, ce jour-là, tout le monde était parisien.

Car ce ne sont pas seulement des hommes que les terroristes ont touchés, mais bien chacun d’entre nous, dans nos valeurs.

Un an après, les cicatrices sont encore ouvertes. Pour certains, les blessures sont physiques, pour beaucoup, elles sont morales. Pour tous, cette attaque a marqué le basculement vers une nouvelle ère. Comme un point de non-retour.

Quelques mois seulement après Charlie Hebdo, cette nuit n’a cependant été que le début d’une longue série d’attentats, en France mais aussi à l’étranger. Durant l’année qui s’est écoulée, la liste des villes touchées s’est allongée, le profil des personnes visées s’est diversifié, le parcours des terroristes s’est complexifié. Un cumul d’éléments donnant lieu à un sentiment croissant de menace diffus. Incertain mais omniprésent. Flottant mais insaisissable.

Et pourtant, malgré la peur, malgré ce sentiment d’insécurité endémique, la vie continue. Car «Paris est une fête». Le récit autobiographique d’Ernest Hemingway est devenu un symbole de résistance. Comme un pied de nez aux terroristes...

* «Il flotte mais ne sombre pas», devise de Paris.