À ce jour, le Luxembourg dispose de plus de 80 structures pour accueillir les réfugiés et demandeurs d’asile. (Photo: SIP / Charles Caratini / Archives)

À ce jour, le Luxembourg dispose de plus de 80 structures pour accueillir les réfugiés et demandeurs d’asile. (Photo: SIP / Charles Caratini / Archives)

«Ce n’est pas l’Europe dans laquelle je veux vivre», déclarait le 23 août 2015 le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, au journal allemand Welt am Sonntag.

Une crise sans précédent

L’été dernier, l’Europe se retrouve face à un afflux massif de migrants en provenance d’Irak, de Syrie, d’Iran ou encore d’Afghanistan. Au Luxembourg comme ailleurs, les chiffres ne cessent d’augmenter. À la fin de l’année, le ministère des Affaires étrangères recense pas moins de 2.447 demandeurs d’asile, alors qu’ils n’étaient que 1.070 un an auparavant.

Et alors que certains États de l’Union européenne s’empressent de dresser des murs de protection contre ce flux de réfugiés, l’ancien Premier ministre luxembourgeois a fait savoir son mécontentement face à l’essor du populisme en Europe, qui «n’engendre que le ressentiment mais n’apporte pas de solution», réitérant par ailleurs sa vision d’une Union pensée comme «une communauté de valeurs».

Le poids des mots, le choc des photos

Dans son plaidoyer, le chef de l’exécutif européen n’hésite pas à rappeler que les réfugiés sont «des gens comme vous et moi». Mais Jean-Claude Juncker regrette le manque de solidarité et les actes violents commis contre des demandeurs d’asile. «Bien que la nécessité de protéger les personnes en difficulté soit inscrite dans nos lois et nos traités, elle est de moins en moins ancrée dans nos cœurs», déplore-t-il par ailleurs.

Quelques jours plus tard, le 3 septembre, la photo du petit Aylan Kurdi se retrouve en «une» de la presse européenne. La famille du bambin fuyait la guerre en Syrie et tentait de rejoindre les côtes grecques. Le cliché émeut toute l’Europe et une prise de conscience tend peu à peu à émerger.

Agir ensemble

En novembre, face à la difficulté d’un flux qui ne tarit pas, les 28 chefs d’État et de gouvernement de l’UE se sont rendus à La Valette, à Malte, pour un nouveau sommet extraordinaire à 28, consacré à la crise des migrants. L’objectif: trouver ensemble des solutions. Un sommet qui marque également l’écriture d’un nouveau chapitre entre l’Union européenne et la Turquie, partenaire incontournable dans ce défi auquel l’Europe doit – encore aujourd’hui – faire face.