D’ici au 25 mai 2018, la question de la protection des données personnelles prendra un tout autre aspect avec l’entrée en vigueur de la nouvelle législation unique européenne. Fruit d’années d’échanges entre la Commission européenne et les États membres dans le cadre d’une explosion du nombre de services en ligne, le cadre mis à jour doit notamment garantir de nouveaux droits. Dont celui du droit à l’oubli. Mais alors que ce futur règlement - qui a fait l’objet du dépôt de quelque 4.500 amendements - se trouve au cœur de la stratégie de la Commission dans un contexte de renforcement de l’économie numérique, celle-ci semble bien plus éloignée de celle des citoyens.
Preuve en est les chiffres publiés la semaine dernière par le Statec sur le comportement des internautes au Grand-Duché. Selon les conclusions de l’étude baptisée «Regards sur l’utilisation des TIC par les particuliers», seuls 43% des internautes déclarent avoir lu les clauses relatives à la politique de confidentialité avant de fournir leurs données personnelles. Qu’il s’agisse de leur nom et prénom, de leur numéro de carte de crédit ou de leur photo. Une réalité qui contredit les enquêtes d’opinion effectuées au niveau européen qui indiquent qu’une majorité de citoyens craint de ne pas avoir la maîtrise de ses données en ligne.
Au Grand-Duché, 92% des internautes résidents ont communiqué des données personnelles au cours de l’année 2016, selon l’institut statistique luxembourgeois. Un phénomène largement répandu donc et qui répond à une double logique. Selon le Statec, la réticence à cette pratique «augmente avec l’âge et diminue avec le niveau d’éducation». Autrement dit, les plus jeunes sont les plus prompts à échanger ce type d’information en ligne, au même titre que les résidents diplômés. Et ce, notamment dans le cadre de la réalisation d’achats en ligne.
Bien que les conditions générales de vente ne soient pas lues scrupuleusement par tous, d’autres pratiques de protection sont d’ores et déjà entrées dans les mœurs. La modification des paramètres du navigateur pour empêcher l’enregistrement des cookies, la limitation de l’accès à leurs profils sur les réseaux sociaux ou le refus de l’utilisation des données dans le cadre publicitaire font ainsi partie des habitudes prises par la majorité.
Selon le Statec, les activités les plus populaires en 2016 ont été l’échange de mails (95%), le suivi de l’actualité (89%), la recherche d’informations sur des biens ou des services (88%) et le visionnage de vidéos sur des plateformes telles que Youtube (79%). Près de sept internautes sur dix avaient également utilisé les réseaux sociaux, utilisé un service lié aux voyages et effectué des transactions bancaires en ligne