Le groupe allemand bouscule le secteur de la grande distribution dans la Grande région depuis le début de l’année. D’abord en inaugurant deux magasins arborant la nouvelle esthétique de l’enseigne. À Strassen mi-février et à Thionville ce lundi, les clients ont pu découvrir des magasins léchés où le frais prend de plus en plus de place. Fleurs, pain et viennoiseries cuits sur place, fruits et légumes trônent désormais à l’entrée du magasin. La viande, le poisson et les laitages bénéficient de réfrigérateurs fermés. Les autres produits sont toujours installés sur les rayons avec leur emballage carton mais celui-ci se fait plus discret, et le jaune criard moins présent dans les magasins. «Nous sommes devenus un supermarché comme un autre», indique Barthélémy Jeanroch, responsable des ventes à Thionville, au Républicain Lorrain. «Depuis 2012 et le changement d’image que nous avons opéré, nous ne revendiquons plus le qualificatif de hard-discounteur.» Lidl se voit plutôt comme un smart-discounter. «Notre réputation n’est plus à faire sur les prix», poursuit Barthélémy Jeanroch. «Aujourd’hui, Lidl cherche surtout à satisfaire le client sur le rapport qualité-prix. Nous avons des produits de qualité dans toutes les gammes de prix.»
Deux nouveaux magasins par an au Luxembourg
À Strassen, Lidl a eu droit à deux invités de marque pour l’inauguration de sa huitième surface au Luxembourg: le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et l’ambassadrice d’Allemagne au Grand-Duché, Christine Gläser. Présent depuis 2001 au Luxembourg, Lidl s’est étendu assez lentement – mais la période d’observation est révolue: d’ici 2023, ce sont 12 nouveaux magasins qui vont voir le jour, un investissement de 100 millions d’euros pour la marque. «À partir de cette année, nous ouvrirons deux nouveaux points de vente par an», a confirmé Boudewijn van den Brand, directeur général Lidl Belgique-Luxembourg, à Paperjam.lu. Après Strassen, un autre supermarché de 1.300 m2 ouvrira fin mars à Beggen. Au final, entre 200 et 250 emplois devraient être créés d’ici 2023, alors que le groupe compte 173 salariés à l’heure actuelle. Ici aussi les produits frais et locaux sont à l’honneur avec déjà une cinquantaine de références de produits luxembourgeois (œufs, bières, vins, pains, etc.).
Signe de sa volonté d’ancrer sa présence dans la Grande région, Lidl a également convié à la pose de la première pierre de son futur centre de distribution près de Marche-en-Famenne en Wallonie. Là encore, des invités de prestige se sont déplacés, à savoir le Premier ministre Charles Michel et le ministre des PME et Classes moyennes, Willy Borsus. Il est loin le temps où il était de bon ton d’ignorer l’enseigne étiquetée comme réservée aux gens sans le sou. Lidl réussit, et surtout Lidl investit. Le centre de distribution d’Aye représente à lui seul un investissement de 50 millions d’euros et devrait permettre la création d’une centaine d’emplois dès le printemps 2017, selon rtbf.be.
Une belle enveloppe à laquelle le gouvernement wallon a contribué sous la forme d'une aide à l'investissement de 6,5 millions d'euros, sans compter les 5 millions d'euros ont aussi été dégagés par le ministre Prévot, en charge des travaux publics, pour l'équipement en infrastructures du terrain.
Le bâtiment de 44.000 m2 est voué à approvisionner pas moins de 60 magasins dans les provinces de Liège, Namur, Luxembourg et au Grand-Duché.