Contrairement à la situation enregistrée en 2015 au niveau européen, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs au Luxembourg a reculé. De 6,7% par rapport aux chiffres enregistrés en 2014, selon les données publiées la semaine dernière par le Statec. Avec 46.472 véhicules particuliers et à usage mixte écoulés, il s’agit du moins bon résultat enregistré depuis 2003, bien loin du record de 2008. Année où les différents concessionnaires avaient vu 52.359 voitures neuves sortir de leurs garages. Dans ce contexte morose, un segment résiste encore et toujours à l’érosion observée ces dernières années: celui du très haut de gamme.

Avec une dizaine de marques de prestige représentées, le Grand-Duché tient la corde en matière de ventes de belles mécaniques, dont le prix d’achat affiche au bas mot 60.000 euros. Preuve en est, par exemple, les 35 Ferrari neuves mises en circulation sur les routes luxembourgeoises en 2015, alors même que la Scuderia en a écoulé 81 sur la même période en Belgique. Au total, moins d’un millier de ces véhicules portant le logo Aston Martin, Bentley ou Lamborghini sont ainsi immatriculés chaque année, chacune des marques trouvant acquéreur pour un volume compris entre quelques unités - comme Bugatti ou Rolls-Royce - et quelques centaines, comme c’est le cas pour Porsche.

Malgré la faiblesse du volume, le marché luxembourgeois reste attrayant pour les acteurs du luxe automobile à la lecture de l’évolution des ventes au cours des dernières années. Après avoir reculé entre 2005 et 2010, le créneau semble connaître un nouveau souffle depuis 2013 pour atteindre plus de 2% du volume global des véhicules neufs en 2015. Le taux représentait 1,5% des ventes 10 ans plus tôt.

Une évolution qui semble ne pas avoir échappé aux différents acteurs, qu’ils soient internationaux ou locaux. Outre l’annonce de l’installation d’une première concession Tesla au Grand-Duché dans le courant du «premier trimestre 2016», c’est le changement radical annoncé par Arnold Kontz Group qui donne une bonne indication sur la tendance à venir. Après avoir été l’importateur officiel de BMW depuis 1953 et de Mini depuis 1995, le groupe de la route de Thionville a annoncé fin décembre 2015 vouloir «se concentrer sur les marques anglaises de prestige», considérées comme «des marques à fort potentiel».