Les jeunes, une population qui nécessite un coup de pouce des autorités pour intégrer le marché de l'emploi. (Photo: Sven Becker / Archives)

Les jeunes, une population qui nécessite un coup de pouce des autorités pour intégrer le marché de l'emploi. (Photo: Sven Becker / Archives)

S'il est bien une bataille que les pouvoirs politiques de la Grande Région peuvent mener de front malgré leurs divergences et prérogatives variables, c'est bien celle de l'emploi. Ou plutôt la lutte contre le chômage.

Il suffit de consulter les données du dernier rapport de l'Observatoire interrégional du marché de l'emploi commandité par le Comité économique et social de la Grande Région (Cesel) pour constater que cette lutte doit être coordonnée afin de conserver une avance sur les autres régions d'Europe qui sont autant de concurrentes économiques.

Car le rapport indique qu'entre 2002 et 2012, «la croissance de l'emploi en Grande Région est supérieure à celle de la moyenne de l'Union européenne».

Performances variables

Mais malgré une croissance globale de 6,6% de l'emploi salarié durant cette période, certaines composantes de la Grande Région se portent moins bien que d'autres. La Lorraine a ainsi observé des pertes d'emploi de -1,7%, autant que durant la crise de 2009.

«En revanche, le Grand-Duché enregistre un accroissement de l'emploi impressionnant. Par rapport à l'évolution avant la crise, la dynamique est cependant fortement atténuée», nuance le rapport. L'emploi salarié a tout de même augmenté entre le 30 juin 2013 et le 30 juin 2014 de 8.553 unités, soit une progression de 2,3%, selon le premier tableau de bord du marché de l'emploi luxembourgeois publié par le Réseau d'étude sur le marché du travail et de l'emploi (Retel).

Travail en commun renforcé

La création d'emploi demeure donc une réalité au sein du moteur économique de la Grande Région qui a permis en un an de donner un job à 3.900 frontaliers, dont 2.059 Français. La tendance haussière du chômage inquiète tout de même puisque, selon le Cesel, sur les 12 derniers mois, c'est au Grand-Duché que la hausse a été la plus marquée (+6,5%), devant la Lorraine (+3,6%), alors qu'un recul a été observé en Wallonie (-0,6%), en Rhénanie-Palatinat (-0,6%) et surtout en Sarre (-1,2%).

Principale population «en danger», les jeunes de moins de 25 ans qui, en 2013 étaient 18,5% à ne pas avoir de travail. Ce taux est inférieur à la moyenne de l'Union européenne (23,4%), «mais en Grande Région, la Lorraine (27,5%) et la Wallonie (32,8%) atteignent des niveaux supérieurs», ajoute le Cesel.

Les coopérations sont donc les bienvenues, à l'instar de celle qui sera nouée jeudi durant la Foire de l'étudiant entre les représentants du gouvernement luxembourgeois, l'Agence pour le développement de l'emploi (Adem), et l'European Employment Services (Eures) pour faciliter la formation professionnelle transfrontalière en misant sur la mobilité des jeunes au sein de la Grande Région. Une idée à suivre dans le prochain contexte de la présidence luxembourgeoise du Conseil européen au second semestre 2015.