À Libramont, les usagers mécontents sont attendus le 23 février à 9h03 pour une action symbolique. (Photo: Licence CC)

À Libramont, les usagers mécontents sont attendus le 23 février à 9h03 pour une action symbolique. (Photo: Licence CC)

La thématique de la mobilité est décidément sur toutes les lèvres et dans de nombreuses colonnes des médias de la province de Luxembourg belge. En raison tout d’abord de la rencontre, la semaine dernière, des gouvernements belge et luxembourgeois pour faire le point sur différents dossiers… dont la mobilité transfrontalière via le rail.

L’engagement a été pris de mettre tout en œuvre pour proposer une tarification unique d’ici juillet prochain. L’option d’un P+R géant à Stockem reste aussi ouverte. Et les aménagements de la ligne 162 restent prioritaires. Mais à la lecture du communiqué conjoint des deux gouvernements, les détails nombreux et précis des aménagements prévus côté luxembourgeois comparés à la déclaration d’intention belge ne laissent pas présager de grandes ambitions pour l’axe Bruxelles-Luxembourg.

Interrogé sur ce point en conférence de presse, le Premier ministre belge Charles Michel a d’ailleurs botté en touche, ne voulant pas se prononcer sur des décisions prises au départ par la Société nationale des chemins de fer belge (SNCB).

«La goutte d’eau»

Or, pour les usagers de la SNCB, le récent réaménagement des horaires «est la goutte d’eau» qui fait déborder un vase bien rempli. Le nouvel agencement de la cadence des trains entré en vigueur en décembre dernier pose de nombreux problèmes sur le terrain. Dont des difficultés à des écoliers qui arrivent en retard aux cours et doivent repartir plus tôt. Un exemple parmi d’autres.
Le manque d’investissement pour moderniser la ligne (presque trois heures sont nécessaires pour relier Luxembourg à Bruxelles) est aussi criant. Les «forces vives» de la province de Luxembourg veulent d’ailleurs crier ce ras-le-bol en montant dans un train que d’aucuns qualifient «de la colère». Destination: Bruxelles et les bureaux de la ministre fédérale des Transports, la libérale Jacqueline Galant.

L’opération «Le train, c’est capital» organisée le 23 février a donc pour objectif de rassembler un maximum d’usagers mécontents au départ des gares d’Arlon (8h32), Marbehan (8h46), Libramont (9h03) et Marloie (9h31).

Une opération symbolique organisée par plusieurs partis politiques et syndicats qui vise à afficher une unité des Luxembourgeois belges qui semble pourtant fragile.

Le MR, parti de la ministre Galant, a refusé de se rallier au mouvement. Le syndicat socialiste FGTB a quant à lui fustigé une «opération comm» de la part des autres parties prenantes, indiquant que la situation actuelle résultait d’une «responsabilité collective».

Les désengagements successifs des autorités belges – de tous bords – vis-à-vis de la ligne 162 ne datent en effet pas d’hier. Et le gouvernement luxembourgeois – Premier ministre en tête – ne sera pas de trop pour faire pression sur les décideurs en place à Bruxelles.