Nicolas Mackel: «Les institutions financières luxembourgeoises cherchent activement à se positionner et à tirer profit des solutions technologiques qu’offre un nombre croissant de start-up basées au Luxembourg.» (Photo: Christophe Olinger / archives)

Nicolas Mackel: «Les institutions financières luxembourgeoises cherchent activement à se positionner et à tirer profit des solutions technologiques qu’offre un nombre croissant de start-up basées au Luxembourg.» (Photo: Christophe Olinger / archives)

La digitalisation de l’industrie financière est entrée dans une phase de maturation et de consolidation. Les prédictions du remplacement des banques traditionnelles par de nouvelles plateformes de crédit alternatif ou des solutions de paiement mobile cèdent de plus en plus la place à des annonces de coopération entre acteurs traditionnels et start-up innovantes.

Au niveau mondial, les grands acteurs ne voient dorénavant plus la digitalisation comme une menace, mais comme une opportunité, et tous ont compris l’urgence de se doter d’une stratégie digitale. C’est en effet à travers la digitalisation que les banques, assurances ou fonds peuvent se différencier de leurs concurrents en offrant à leurs clients un meilleur service, ainsi que réduire leurs coûts en optimisant leurs processus.

Au Luxembourg, la fièvre fintech s’est traduite en une énergie positive avec la mise en place de groupes de travail sectoriels par l’Alfi et l’ABBL. La recherche publique – Université et List – développe aussi des activités dans ce contexte. Plus concrètement, les institutions financières luxembourgeoises cherchent activement à se positionner et à tirer profit des solutions technologiques qu’offrent un nombre croissant de start-up basées au Luxembourg.

Il y va de l’avenir du principal secteur économique du pays.

Nicolas Mackel, Luxembourg for Finance

Pour pouvoir se maintenir dans un environnement de plus en plus compétitif entre places financières européennes et mondiales, le Luxembourg doit non seulement ne ménager aucun effort, mais doit essayer de se montrer créatif pour offrir un environnement aussi propice que possible à l’innovation. Il s’agit d’anticiper les adaptations au cadre réglementaire et de mettre en place l’infrastructure nécessaire pour gérer ces changements. Il y va en effet de l’avenir du principal secteur économique du pays.

La meilleure manière de relever ce défi est d’adopter une approche collaborative au Luxembourg aussi. Celle-ci s’articulera autour d’une collaboration entre les acteurs traditionnels, les start-up, la recherche publique, les entreprises du secteur des TIC, ainsi que les autorités.

C’est dans cet objectif que s’inscrit l’initiative de la création d’une Luxembourg House of Financial Technology ou LHoFT dont la mission sera de servir de plateforme d’interaction permettant la création de synergies entre les différentes parties de la communauté fintech au Luxembourg et donc le développement de solutions technologiques pour répondre aux besoins des acteurs financiers luxembourgeois.

La création d’un espace entrepreneurial, annoncée par le Premier ministre Xavier Bettel à l’occasion de son récent discours sur l’état de la Nation, serait dans ce contexte une excellente nouvelle. Cet espace serait appelé à héberger d’une part un incubateur de nature plus générique, et d’autre part la LHoFT, espace dédié à la technologie financière. La cohabitation entre des start-up de différents secteurs avec celles du monde de la fintech favoriserait en plus la convergence naissante entre les différents secteurs d’activité.

Un tel espace serait un signal très fort pour montrer la détermination du Luxembourg à apprivoiser la transformation digitale et à positionner son industrie financière dans l’ère digitale.