En 2014, 4.409 emplois créés au Grand-Duché étaient occupés par des frontaliers, dont 2.552 Lorrains.  (Photo: DR)

En 2014, 4.409 emplois créés au Grand-Duché étaient occupés par des frontaliers, dont 2.552 Lorrains.  (Photo: DR)

En demi-teinte. Les indicateurs qui viennent d’être communiqués par le Conseil économique et social de Lorraine (Cese) ne laissent pas entrevoir une reprise franche et vigoureuse de l’activité économique de l’autre côté de la frontière.

Les indicateurs du troisième trimestre de 2014 laissent apparaître une baisse de 1,1% du chiffre d’affaires des entreprises par rapport à la même période un an auparavant. Corolaire de ce constat, les exportations et le secteur de la construction sont aussi en replis.

À y regarder de plus près encore, les indicateurs affichent quasiment tous dans le détail une tendance baissière, du nombre de créations d’entreprises (-5%, 3.393 sur le trimestre) au nombre de nouveaux logements construits (-26% de chantiers sur une période de 12 mois).

Signe encourageant tout de même, le nombre de sociétés en «défaillance», soit qui ont abouti à une procédure de redressement judiciaire suite à une cessation de paiement: ces sociétés ont baissé de 16% au troisième trimestre 2014 en comparaison avec le même trimestre de 2013.

Un contexte transfrontalier

Parmi les 25 indicateurs passés à la loupe du Cese, le chômage figure bien entendu parmi ceux qui sont particulièrement scrutés. Et c’est le chômage des seniors qui semble occuper le Conseil, qui y consacre un zoom dans son cahier.

Car la durée de la période sans emploi pour les plus de 50 ans montre des signes d’allongements importants. Ils sont présents à Pôle emploi en moyenne depuis 816 jours (deux ans et trois mois) contre 510 pour les 25-49 ans et 252 pour les moins de 25 ans.

À noter que le nombre de demandeurs d’emploi augmente moins fortement en Lorraine qu’au niveau national. Une donnée qui n’est probablement pas déliée totalement de l’attraction du Luxembourg comme terre d’emploi.

En un an, indique le Cese, 2.552 nouveaux frontaliers lorrains ont débuté un travail au Luxembourg. Sachant que 4.409 emplois créés au Luxembourg ont échu à un frontalier, on comprend donc que le contingent français reste le plus nombreux.

Et la tendance ne devrait pas diminuer de sitôt, puisque les données à l’échelle de la Grande Région montrent que la plus forte hausse du chômage sur un an (de novembre 2013 à novembre 2014) est observée en Lorraine: +3,9%.

Quoi qu’en disent les édiles parisiens, l’emploi transfrontalier permet de réguler des besoins d’emploi de régions qui peinent à trouver de nouveaux créneaux de croissance.