Les investissements réalisés ces dernières années pour faire du Luxembourg l’une des portes d’entrée majeures sur le marché européen semblent porter leurs fruits. À en croire l’enquête publiée par la Banque mondiale la semaine dernière, le Grand-Duché atteint la deuxième marche du podium mondial dans la logistique, juste derrière l’Allemagne, mais devant la Suède, les Pays-Bas ou Singapour. Un rang jamais atteint jusqu’à présent dans le classement de l’organisation internationale depuis sa création en 2007.

Publiés tous les deux ans depuis 2012, les résultats de l’enquête résultent à la fois de l’analyse de 1.050 responsables d’entreprises internationales spécialisées qui scrutent six critères, dont l’efficacité des procédures de dédouanement, la qualité des infrastructures de commerce et de transport ou la fiabilité de l’expédition et leur prix concurrentiel, mais aussi des données quantitatives sur la performance des principales composantes des chaînes d’approvisionnement (délais, coûts, procédures à l’importation et à l’exportation…).

Le Luxembourg tire son épingle du jeu dans l’ensemble des catégories étudiées, puisque toutes figurent parmi les niveaux les plus élevés. Au final, le Grand-Duché décroche un indice logistique de 4,22, contre… 4,23 pour son voisin allemand, champion du monde 2016 selon la Banque mondiale.

Les résultats de l'indice logistique du Luxembourg.Cliquez sur l'image pour voir les données en grand

Dominé par les États européens, ce classement confirme le besoin d’échanges commerciaux de ces économies, grandement interdépendantes les unes des autres. Depuis 2010, la composition du groupe de tête de ce classement n’évolue ainsi qu’à la marge, à l’instar d’un podium occupé à tour de rôle par des poids lourds du secteur comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou Singapour.

C’est donc dans cette catégorie que le Grand-Duché entend jouer régulièrement désormais. Pour y parvenir, le pays a choisi d’investir à hauteur de ses ambitions, à savoir devenir un hub international en tirant profit de sa situation géographique centrale en Europe en capacité de desservir une zone de quelque 500 millions de consommateurs. Théorisée dans un plan d’action baptisé «Logistique et Transport», la stratégie basée sur la multimodularité s’est traduite par des investissements massifs pour le développement du port de Mertet, du Cargocenter et du terminal de Bettembourg.

Alors que l’activité fluviale reste encore un peu en retrait, les développements pour les secteurs aérien et ferroviaire prennent peu à peu forme. Après la création d’une zone franche et l’implantation du Freeport, la multiplication des certifications pour permettre le transport de marchandises spécifiques comme les médicaments ou les animaux vivants, les résultats sont incontestables.

Dans un contexte mondial morose en 2015, le Findel est parvenu à faire croître le volume du fret de 4,2%. Et ce n’est pas l’investissement à venir compris entre 150 et 200 millions pour transformer le Findel en «Airport City» qui devrait ralentir le mouvement, puisque le projet prévoit la création de 56.000m2 supplémentaires de bureaux, destinés à accueillir de nouvelles sociétés, dont certaines spécialisées dans la logistique.

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La volonté est identique en ce qui concerne le transport ferroviaire, avec la création de la plateforme multimodale de Bettembourg. Adopté en 2013 pour quelque 200 millions d’euros, le projet correspond à l’implantation d’installations logistiques sur 33 hectares allant des hangars de stockage à la construction d’un nouveau terminal capable de faire transiter les marchandises de la route sur le rail. Un nouvel outil conçu pour rayonner dans toute la Grande Région afin de consolider des volumes destinés à parcourir des dizaines de milliers de kilomètres.

C’est dans cette optique que les études sur la mise en service d’une liaison directe vers le centre de la Chine se poursuivent. Elles doivent, officiellement, aboutir à la mise en circulation de trois trains de marchandises hebdomadaires entre Bettembourg et Zhengzhou d’ici 2017. Selon les derniers chiffres disponibles, le secteur logistique correspond à environ 14.000 emplois directs, répartis dans quelque 800 entreprises.