Jean Asselborn l’affirmait début février devant les députés: il faut «créer de la place» pour les réfugiés. Selon les autorités, les réfugiés continuent d’affluer sur le territoire du Grand-Duché et les structures d’accueil ne pourront bientôt plus faire face.

Sur les données officielles, le nombre de demandes introduites formellement auprès de la Direction de l’immigration va pourtant en diminuant, pour se rapprocher des valeurs de 2014.

En termes de cumul du nombre de demandes, l’année 2016 reste en revanche bien au-dessus de 2014. Mais cette tendance diminue au fil des mois. Ainsi, au mois d’octobre 2016, le nombre de demandeurs de protection internationale rejoint celui d’octobre 2015, pour passer dessous un mois plus tard.

Il n’en reste pas moins que l’accueil des migrants, qu’ils aient obtenu ou pas le statut de réfugié, continue d’être un casse-tête pour les autorités. Car même si les demandes de protection internationale diminuent, le nombre de réfugiés placés dans les structures de l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (Olai) continue d’augmenter. En effet, il existe un décalage temporaire entre l’arrivée et l’ouverture formelle de la demande de protection internationale. De plus, un certain nombre de personnes accueillies par l’Olai ne se présente pas à la Direction de l’immigration.

On observe en parallèle que le nombre de dossiers résolus en 2016 a connu un pic, tout comme celui des reconnaissances du statut de réfugié. À l’inverse, les refus de protection internationale continuent de diminuer.

Malgré ces constats, le nombre de places dans les structures de l’Olai n’a pas ou peu augmenté. On compte sur tout le territoire plus de 90 points d’hébergement, soit quelque 4.300 places.

Pour faire face à l’afflux de migrants suite à la guerre en Syrie, à l’été 2015, les autorités luxembourgeoises avaient annoncé la création de «villages de containers» destinés à héberger, mais aussi scolariser les plus jeunes. Chacun devait avoir une capacité de 300 places. Or, en dehors de celui de Diekirch, dont un premier corps a été ouvert en novembre, aucun n’a vu le jour.

À l’heure actuelle, les plus grosses capacités sont par ailleurs inégalement réparties sur le territoire, créant bien souvent des tensions à l’intérieur même des structures d’accueil et rendant l’intégration des réfugiés plus compliquée.

Début février, le ministre présentait à la Chambre des députés de nouvelles dispositions en matière d’immigration pour accélérer les procédures de renvoi. Le hall 6 de Luxexpo, qui servait jusqu’alors de structure d’hébergement d’urgence, sera ainsi bientôt réservé pour des demandeurs d’asile déboutés, dont les pays d’origine ont donné leur feu vert pour les recueillir.

Par ailleurs, la durée maximale de rétention des migrants au centre de rétention du Findel, y compris des mineurs, est passée de 72 heures à sept jours pour faciliter le regroupement familial avant un retour forcé. À noter que le nombre de retours volontaires reste plus élevé que le nombre de retours forcés, et ce depuis 2013.