Rachel Maclean, «Over the Rainbow», digital video, 2013. (Photo: Rachel Maclean)

Rachel Maclean, «Over the Rainbow», digital video, 2013. (Photo: Rachel Maclean)

Ce sont des travaux très récents (réalisés entre 2013 et 2015) et d’une toute jeune artiste (elle est née en 1987) que Kevin Muhlen a choisi de présenter au Casino Luxembourg: l’Écossaise Rachel Maclean réalise des œuvres qui ne peuvent laisser les visiteurs indifférents.

Ses personnages sont grimés à outrance, souvent rebutants, jouant du mélange des genres et des époques, n’hésitant pas à se frotter au grotesque. Ils sont les héros d’histoires inventées de toutes pièces, composées à partir d’extraits de chansons populaires et grand public, de déclaration de célébrités tout comme d’extraits de grands classiques de la littérature et du cinéma.

Car c’est bien un art référencé que les visiteurs peuvent découvrir, mais un art poussant l’acceptable visuel jusqu’à ses limites: les images sont saturées, les personnages sont des êtres hybrides qui dérangent, tirés parfois du monde de l’enfantin pour être plongés dans une nouvelle lutte des classes et des sexes. Un monde onirique qui n’a de cesse de questionner la notion de l’identité, mâtiné de l’excentricité et de l’imaginaire de l’artiste qui nous pousse à entrer dans son monde dont elle crée et maîtrise tout du début à la fin (écriture du scénario, confection des costumes, choix des scènes et des dialogues, tournage en chromakey, interprétation). Une omniprésence qui vire à la saturation, à l’écœurement.