Le cinéma luxembourgeois à l'honneur aux Oscars avec «Mr Hublot». (Photo: Zeilt productions)

Le cinéma luxembourgeois à l'honneur aux Oscars avec «Mr Hublot». (Photo: Zeilt productions)

Trois mois après avoir été évincé du pouvoir dans son pays, l’ex-Premier ministre Jean-Claude Juncker repart en campagne. Au niveau européen cette fois. Le 7 mars 2014, réunis en congrès à Dublin, les cadres du Parti populaire européen ont fait de lui leur leader pour les élections européennes du 25 mai. Il a obtenu 382 voix contre 245 pour le Français Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur et aux Services.

À ce stade, l’ancien président de l’Eurogroupe est plus ou moins assuré de se voir confier la présidence de la Commission si son groupe arrive en tête en mai prochain. D’ici là, il devra batailler ferme contre l’Allemand Martin Schulz, désigné par le groupe socialiste quelques jours plus tôt. Or, à l’époque, c’est plutôt la gauche européenne qui semblait devoir prendre le dessus.

Pour en arriver là, le leader luxembourgeois a dû convaincre au sein de son mouvement, ce qui n’a pas été un parcours de santé. S’il a finalement obtenu le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel, celle-ci avait d’abord montré de la réticence à voir le Luxembourgeois prendre la tête du mouvement, dont la CDU est le principal membre. Mais elle l’a à nouveau soutenu après le scrutin, ce qui l’a aidé à obtenir le siège occupé pendant 10 ans par le Portugais José Manuel Barroso.

Strass et paillettes

Autre Luxembourgeois à l’honneur, mais d’un autre style et sur d’autres terres. «Mr Hublot», le film d’animation de Laurent Witz et Alexandre Espigares, a remporté, à Hollywood, l’Oscar du meilleur court métrage d’animation. Une réelle performance dans la mesure où il a notamment devancé une production Disney pour conquérir la statuette.

Le prix est venu récompenser une coproduction entre Zeilt Productions (Luxembourg), Watt Frame (France) et Arte. Mais le film doit aussi beaucoup au Luxembourg et au Film Fonds, qui a financé les deux tiers des 220.000 euros du budget du film. Des sources de financement qu’il a fallu préciser, le cinéma français essayant en douce de s’approprier la victoire. Or, le film est bien une collaboration entre les deux pays jusque dans sa conception. Si Laurent Wiltz est Français, Alexandre Espigares est un citoyen grand-ducal, formé au BTS en animation du LTAM.

Un autre film d'animation luxembourgeois était aussi nomimé aux Oscars. «Ernest et Célestine», une production de Mélusine, concourait dans la catégorie long métrage d'animation. Mais il a, cette fois, dû laisser la statuette à la production Walt Disney, «La reine des neiges».

Faut-il s’étonner, face à tant de bonnes nouvelles, que l’agence de notation Moody’s ait décidé de maintenir son «Triple A» au Luxembourg, faisant même passer la perspective de «négative» à «stable» ? Pour justifier son choix, l’agence londonienne a expliqué que l’économie du pays était en progrès constants et que l’exposition du pays au risque de contagion au sein de la zone euro avait diminué.