Alexis Tsipras et Jean-Claude Juncker main dans la main. Le Grexit n’est plus à l’ordre du jour. (Photo: Commission Européenne)

Alexis Tsipras et Jean-Claude Juncker main dans la main. Le Grexit n’est plus à l’ordre du jour. (Photo: Commission Européenne)

Nouvelle semaine de négociations marathon autour du dossier grec au cœur de l’été 2015. Exsangue, la Grèce a besoin de l’aide de ses créanciers, l’Union européenne et le FMI. Mais ceux-ci sont sonnés, voire vexés. Le 5 juillet, dans le cadre d’un référendum provoqué par le Premier ministre Alexis Tsipras (Syriza), le peuple hellénique a dit «Oxi» - non! – aux propositions de réformes des créanciers du pays.

L’Europe entière a dès lors cru à un Grexit – une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais les partenaires se sont vite ressaisis. Au bout de la nuit du 13 juillet, après 17 heures de négociation, un sommet de la zone euro a finalement décidé à l’unanimité de lancer des négociations pour un troisième plan d’aide à la Grèce. «Le Grexit a disparu», a lancé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne à la sortie de la réunion.

Des milliards sous conditions

Le projet prévoit d’accorder à Athènes une aide financière de 86 milliards d’euros sur trois ans via le Mécanisme européen de stabilité (MES). 35 milliards seront aussi accordés dans le cadre du plan Juncker pour stimuler la croissance du pays.

En contrepartie, les partenaires européens de la Grèce attendent évidemment d’elle des réformes importantes: transformation du système des pensions, privatisation d’institutions notamment bancaires, modernisation de l’administration, libéralisation du marché de l’énergie, etc.

Pour être appliqué, cet accord a également dû être validé par les parlements nationaux des pays membres de l’Eurozone et par l’Assemblée grecque. À Athènes, le débat a encore duré une dizaine d’heures, mais finalement le 16 juillet, sur le coup d’une heure du matin, le Parlement grec a émis un vote positif.

Le vote et la fronde

Un grand soulagement, mais qui contenait pourtant les germes de la crise suivante. 229 députés ont voté en faveur du plan, 6 se sont abstenus et 64 l’ont rejeté. Or, parmi ces derniers, on retrouve 32 représentants du parti de la gauche radicale au pouvoir Syriza.

Une fronde interne qui a encore plus fragilisé Alexis Tsipras. Il a fini par remettre sa démission le 20 août, avant d’être à nouveau plébiscité par les électeurs le 20 septembre à l’occasion d’élections anticipées. Syriza a alors récolté 35,46% des voix et obtenu une majorité de 145 députés sur 300.