Madame Ghanimé, pouvez-vous nous parler de votre première expérience professionnelle, de votre premier emploi? Et de ce qu’il vous a apporté…
«La chance que j’ai eue est de commencer directement dans la branche que je convoitais: la publicité! Je me suis épanouie au sein de Jean & Montmarin – une agence de communication réputée à Paris qui a remporté de nombreux prix créatifs – en tant qu’assistante de création. J’ai côtoyé les grands créatifs de cette époque et j’ai pris beaucoup de plaisir à retranscrire leurs idées en maquette.
À Paris, j’ai eu l’opportunité de travailler sur des concepts publicitaires pour des clients aussi réputés que Land Rover, Herta, Bouygues Telecom ou encore Amazon.
Mais le monde de la publicité, c’est également celui que Beigbeder décrit si bien dans son livre ‘99 francs’. Ce sont les invitations à toutes les soirées de lancement, inaugurations et autres fêtes nocturnes qui m’ont permis de voir ce qui pouvait se faire dans le gotha parisien en termes d’événementiel.
J’ai ensuite continué mon apprentissage professionnel – et festif – à Luxembourg chez Concept Factory, toujours en tant que créative, avant qu’une rencontre me fasse bifurquer vers l’événementiel.
Encore aujourd’hui, je me sers de ma créativité et du savoir-faire acquis dans la publicité, pour les retranscrire dans l’événementiel et créer des concepts personnalisés pour chaque client.
Vous avez fondé et vous dirigez aujourd’hui Ghanimé Events. Comment envisagez-vous l’évolution de votre société? Où en sera-t-elle dans 15 ans?
«J’ai pu assister aux 15 ans de Paperjam où la question principale était de savoir ce qui s’était passé en 15 ans au Luxembourg? Cela ne fait que 10 ans que j’y vis, mais je trouve que ce pays est en pleine mutation.
Il se construit et se solidifie dans tous les domaines: culturellement, avec les 10 ans de la Philharmonie et de la Rockhal; structurellement avec l’arrivée du tram, de la gare ferroviaire du Kirchberg-Pfaffenthal et d’autres travaux d’infrastructure, et économiquement avec de nouveaux acteurs asiatiques sur la Place, l’importance des fonds d’investissement, etc.
Si je peux me permettre un parallèle avec ma petite agence, elle est comme le Luxembourg: au fur et à mesure de l’évolution et de l’importance que nous prenons, l’agence se structure, se solidifie par des outils internes mais surtout par un personnel diplômé et expérimenté qui agit comme une locomotive au sein de l’agence.
Dans 15 ans, j’aimerais que l’agence ait un rayonnement et une notoriété reconnus tant au pays qu’à l’international, pas pour sa taille mais pour ses compétences et son professionnalisme, un peu à l’image du Luxembourg.
Qu’avez-vous retenu de l’actualité de ces derniers jours? Quel événement vous a plus particulièrement marquée? Et pourquoi?
«Cela concerne peu le Luxembourg pour le moment mais la polémique des taxis sauvages – Uber – en France retient mon attention. Et il est effectivement difficile de prôner la libre concurrence quand d’autres hurlent à la concurrence déloyale.
Je ne sais pas si les taxis parisiens auront gain de cause car notre société, en général, migre vers ce dumping digital. Ils ne sont pas les premiers à être touchés. Je pense notamment à Airbnb au niveau hôtelier, ou au streaming musical et vidéo au niveau culturel pour ne citer qu’eux...
Quand on voit qu’au Luxembourg, nous n’en sommes qu’au plafonnement des tarifs – qui restent les plus élevés d’Europe –, cela me fait doucement sourire, même si le service Webtaxi s’est fait une petite place…»