Le site de Thionville produit des aciers spéciaux, notamment des cylindres de laminoirs. (Photo: Licence CC)

Le site de Thionville produit des aciers spéciaux, notamment des cylindres de laminoirs. (Photo: Licence CC)

La production a repris la semaine dernière dans cette usine sidérurgique spécialisée dans les cylindres de laminoirs. Le site reste en sursis après l'annonce en décembre dernier du rachat des installations d'Akers par le groupe américain Ampco-Pittsburgh. Tous les sites du groupe suédois en Europe, en Chine et aux États-Unis sont repris par le géant de l'acier - sauf l'usine de Liège et les deux usines françaises de Thionville et de Berlaimont dans le nord de la France.

Le site de Thionville, qui était passé entre les mains d'Usinor puis de Forcast International avant de rejoindre Akers en 2008, se retrouve donc sans maître et doit repartir à la chasse au repreneur. En attendant, la production a repris. «Nous nous sommes tournés vers des clients de confiance avec lesquels nous travaillions avant la vente et des commandes, notamment pour l’industrie éolienne, sont arrivées», se félicite John Lloyd, le directeur général du site mosellan, dans les pages du Républicain Lorrain. La forge doit à son tour redémarrer cette semaine.

Un avenir incertain

Dès l'annonce de ce changement de mains forcé, le site de Thionville a été placé en redressement judiciaire afin de permettre la recherche de repreneurs pendant la période d'observation qui s'étendra jusqu'à la fin mars. John Lloyd indique dans le Républicain Lorrain que des «offres doivent être déposées d’ici la fin du mois de janvier, que des visites sont prévues», même si les détails restent inconnus. «Les projets déposés pourraient être assez divers, car l’outil de production est assez flexible en fait. Impossible par exemple de dire aujourd’hui si la production de cylindres de laminoirs telle que nous la menons aujourd’hui sera demain l’essentiel de notre activité. Le tribunal choisira la meilleure offre en espérant un maximum d’emplois préservés.»

Le site avait bénéficié en 2011 de la restructuration des antennes françaises du groupe suédois. Une unité de production de cylindres de laminoirs avait été mise en place à partir des fours, tours et machines de trempes à induction provenant du site de Fraisse (Dordogne) fermé un an auparavant. Ce transfert, représentant un investissement de 7 millions d'euros, devait pérenniser l'usine thionvilloise qui employait alors 240 salariés. Ils sont aujourd'hui 175 à s'interroger sur leur avenir.