Frédéric de Mévius et Alexander de Wit lancent Planet First Partners, une plateforme d’investis­sement d’impact. (Photo: Planet First Partners)

Frédéric de Mévius et Alexander de Wit lancent Planet First Partners, une plateforme d’investis­sement d’impact. (Photo: Planet First Partners)

Frédéric de Mévius et Alexander de Wit lancent Planet First Partners, une plateforme d’investis­sement d’impact. Leur credo: «Les consommateurs de demain ne feront pas de compromis entre prix et durabilité; les futurs investisseurs ne transigeront pas sur le rendement et la durabilité; nous avons pour objectif d’assurer que les investisseurs d’aujourd’hui n’aient pas à transiger non plus.»

Pour vous, qu’est-ce que la finance d’impact?

Frédéric de Mévius et Alexander de Wit. – «Pour nous, faire de l’impact investing, c’est investir dans des sociétés qui développent des solutions plus saines et plus durables. D’un point de vue opérationnel, nous sommes un fonds de private equity spécialisé dans le capital de croissance pour les entreprises européennes développant des technologies dans les domaines de la durabilité, de la nutrition et de la santé, et ayant l’ambition et la capacité de transformer leur secteur à l’échelon mondial avec des produits, services et solutions ‘better for people, better for the planet’.

Les sociétés dans lesquelles nous allons investir doivent, au moment où nous entrons dans leur capital, déjà avoir une approche rigoureuse de mesure et de suivi de leur impact revendiqué. Nous-mêmes, au moment de choisir une cible, nous regardons si son action peut être rattachée aux objectifs de développement de l’Onu, et comment elle se situe par rapport à la toute nouvelle taxonomie européenne. En fonction de cela, nous nous demandons comment son impact est mesurable, et nous allons créer des indicateurs-clés de performance afin de mesurer tout cela au cours de son développement.

Une fois le choix arrêté, nous allons les guider, les accompagner, non seulement par rapport à la poursuite d’objectifs financiers, mais aussi – tout aussi importants et sans compromis – par rapport à la poursuite d’objectifs d’impact en ligne avec les mesures qui auront été définies au départ.

Parlez-nous de la genèse de votre projet.

«Dans nos vies personnelles, nous avons toujours été sensibilisés aux questions environnementales. Puis, nous avons, au cours de notre carrière d’investisseurs, commencé à voir émerger des opportunités d’investissement qui étaient vraiment liées à l’impact. Lorsque nous avons vu que nous pouvions combiner de manière significative nos aspirations personnelles et nos expériences professionnelles pour devenir des investisseurs de croissance dans des secteurs qui ont un réel impact, qui font la différence, nous avons pensé que c’était une excellente opportunité pour nous, comme pour les investisseurs, qui peuvent attendre des rendements plus importants que s’il n’y avait pas cette dimension d’impact. Nous sommes un fonds à impact dont les rendements seront égaux ou supérieurs à un fonds de croissance classique.

L’impact serait donc synonyme de plus-value assurée?

«Je crois qu’il est important de voir qu’il y a, en Europe, aujourd’hui, une très grande conscientisation des consommateurs et des dirigeants d’entreprise et une demande pour des produits et des services qui font la différence.

C’est très net du côté des consommateurs. Cette tendance à rechercher des solutions combinant social et environnemental s’est même accélérée avec la crise du Covid. Les études sur les tendances des comportements des prochaines générations de consommateurs montrent que les fameuses générations Y et Z sont de plus en plus en attente de marques qui ont cette approche. Et elles sont prêtes à payer un prix qui corresponde à cet engagement. Les entreprises qui sont positionnées sur ce créneau, cet engagement, vont profiter de cette évolution du marché. Et celles qui ne le feront pas s’exposent à des risques accrus. Selon nous, la poursuite de la création de valeur pour les entreprises doit désormais combiner une création de valeur financière avec une création de valeur à impact. Être ainsi conforme à un cadre d’impact très clair crée pour les entreprises des opportunités de rendement très intéressantes.

La réglementation offre également une source de rendement complémentaire: elle oblige les grands groupes à modifier complètement leur approche et à faire éventuellement des acquisitions de sociétés qui leur amènent une valeur ajoutée «impact» qui peut leur faire défaut. Ce qui va avoir un effet bénéfique sur la valorisation à la sortie. Un important gestionnaire d’actifs avec qui nous travaillons nous confirmait que, lorsqu’il investissait dans des sociétés qui ont déjà cette plus-value ‘impact’, il était beaucoup plus enclin à être généreux en matière de valorisation.

Comme le consommateur, l’investisseur serait ainsi prêt à jouer le jeu de l’impact?

«Oui. Il y a du côté des investisseurs une attente très, très forte et une volonté de s’inscrire dans ce sens-là.

C’est un aspect très intéressant du problème. On constate que, dans les familles qui ont des structures de family office, la jeune génération est de plus en plus demandeuse et met plus de pression sur la gestion familiale du patrimoine en faveur de dossiers qui sont créateurs de ce type de valeur. D’ailleurs, nous proposons à ce public des stages d’immersion pour l’aider à comprendre notre engagement. Pour nous, l’impact, c’est dans la manière dont on va aider les entreprises, mais c’est aussi dans la manière dont on va équiper les prochaines générations pour qu’elles puissent être les architectes du monde qu’elles ont envie de voir.

Les investisseurs industriels sont également très intéressés, moins, d’ailleurs, par les perspectives de rendement que par le fait que, via notre plateforme, ils vont pouvoir entrer en contact avec des entreprises qui innovent, qui trouvent des solutions et qui développent des technologies qui vont les intéresser, que ce soit dans le domaine de l’alimentation ou de la mobilité. Grâce à nous, ils vont pouvoir être exposés aux innovations qui vont créer le fonctionnement de l’économie de demain.»

Cet article a été rédigé pour  parue le 24 juin 2021.

Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine, il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via