Le récent rapport de l’Autorité bancaire européenne met en évidence des disparités importantes en matière de suivi de la parité hommes-femmes et d’écarts de rémunération dans les établissements financiers et les entreprises d’investissement de l’UE. (Photo: Shutterstock)

Le récent rapport de l’Autorité bancaire européenne met en évidence des disparités importantes en matière de suivi de la parité hommes-femmes et d’écarts de rémunération dans les établissements financiers et les entreprises d’investissement de l’UE. (Photo: Shutterstock)

Selon l’Autorité bancaire européenne, malgré la transparence généralisée des politiques de rémunération, des écarts persistants de rémunération entre les hommes et les femmes existent au sein des établissements financiers et des entreprises d’investissement de l’UE, ce qui souligne la nécessité de renforcer les initiatives en faveur de la diversité.

Le dernier rapport de l’Autorité bancaire européenne sur les secteurs financiers de l’Union européenne a mis en évidence un écart de rémunération entre les hommes et les femmes, invitant les institutions et les entreprises d’investissement à renforcer la transparence et à procéder à des examens plus rigoureux de leurs mesures en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. le mardi 16 juillet, le rapport souligne que, bien que de nombreuses institutions appliquent des politiques de rémunération neutres sur le plan du genre, un nombre important d’entreprises d’investissement sont confrontées à des difficultés dans le suivi et la correction des disparités salariales entre les hommes et les femmes.

Selon le rapport, alors que 85% des banques et des établissements de crédit contrôlent la représentation des femmes, seules 62,6% des entreprises d’investissement le font. De même, 80% des institutions examinent régulièrement l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, alors que seulement 61% des entreprises d’investissement le font.

Pratiques contractuelles

Le rapport note que dans plus de deux tiers des établissements (71%), les conventions collectives couvrent la majorité du personnel, généralement entre 95% et 99%, ce qui contribue à atténuer le risque de discrimination salariale fondée sur le sexe. Dans cette catégorie, 64% du personnel total était couvert par des conventions collectives en moyenne. En revanche, les établissements de plus petite taille et 81% des entreprises d’investissement s’appuient principalement sur des contrats négociés individuellement. Dans ces entreprises, 79% de l’ensemble du personnel était couvert par des accords sur mesure, tandis que 21% seulement bénéficiaient des avantages des négociations collectives.

Des écarts persistants

Malgré les efforts déployés pour mettre en place des politiques de rémunération neutres du point de vue du genre, des écarts de rémunération persistants entre les hommes et les femmes ont été observés tant dans les établissements que dans les entreprises d’investissement, a déclaré l’autorité de régulation européenne. L’ABE a rappelé les données d’Eurostat que les salaires horaires bruts des femmes dans l’UE étaient inférieurs de 13% à ceux des hommes en 2022. Dans les fonctions de direction, les femmes cadres gagnaient 12% de moins que leurs homologues masculins, à l’exception des PDG, et 9% de moins dans les fonctions de supervision. Fait alarmant, plus de 20% des banques ont signalé des écarts de rémunération supérieurs à 30% pour les deux fonctions, ce qui souligne la sous-représentation significative des femmes aux postes les plus rémunérateurs.

Transparence des rémunérations

La transparence des politiques de rémunération est très répandue: 95% des banques et 85% des entreprises d’investissement rendent leurs politiques transparentes pour le personnel. La majorité des banques et des entreprises d’investissement ont procédé à des examens réguliers, tous les ans, pour s’assurer de la neutralité de la rémunération par rapport au sexe, mais certaines d’entre elles ont opté pour des examens moins fréquents, tous les deux ou trois ans.

Diversité et égalité des chances

Dans son rapport, l’ABE souligne que la faible représentation des femmes dans l’encadrement supérieur est un facteur clé contribuant à l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, et plaide en faveur d’une plus grande diversité pour favoriser un plus large éventail de perspectives et réduire les préjugés. Si l’existence d’un écart de rémunération entre les hommes et les femmes ne signifie pas nécessairement qu’il y a eu violation de l’égalité de rémunération, elle souligne la nécessité de poursuivre les efforts pour garantir l’égalité des chances, en particulier dans les postes à responsabilité.

Recommandations

L’ABE a reconnu dans le rapport que si les niveaux de rémunération s’alignaient généralement sur les conditions du marché en fonction des responsabilités et des compétences, il restait des défis à relever dans la mise en œuvre de politiques neutres du point de vue du genre. Une plus grande transparence, y compris des indicateurs quantitatifs sur la neutralité des genres et la diversité, pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans les institutions financières et les entreprises d’investissement de l’UE.

Le rapport porte sur un total de 254 établissements et 99 entreprises d’investissement, représentant un effectif de 1,1 million de personnes, réparties en trois catégories en fonction de leur actif total: moins d’un milliard d’euros, entre un et 15 milliards d’euros, et 15 milliards d’euros ou plus. 15 banques et établissements de crédit et 5 entreprises d’investissement luxembourgeois ont participé à l’enquête.