Quatre personnes maximum à la même table au restaurant. Quatre personnes maximum invitées chez soi. Port du masque en toutes circonstances si on est plus de quatre dans un espace clos ou fermé. «Dès qu’on est plus de quatre, on porte le masque. Peu importe le contexte, dedans ou dehors. C’est donc valable pour tous les rassemblements, où que ce soit», a indiqué (LSAP), .
Si la ministre de la Santé a voulu faire preuve de pédagogie, des interrogations demeurent. Et même en se plongeant dans le texte qui sera voté ce mercredi, qui amende la loi du 17 juillet 2020, les réponses n’apparaissent pas comme évidentes.
Par exemple, qu’en est-il dans les bureaux et les open spaces où plus de quatre personnes travaillent? Quand faut-il mettre un masque? Quand peut-on l’enlever? Que faire si on est tenu de manger à son bureau, la cafeteria de l’entreprise étant fermée?
Ceux qui prennent la ministre au pied de la lettre avancent que le port du masque est obligatoire partout, tout le temps. D’autres rappellent que cela n’est pas imposé si la distanciation sociale est respectée, et que les amendements attendus ne modifieront pas ce point.
Qui croire, et comment se comporter? Contacté par Paperjam, , directeur de la Santé, indique que «nous sommes occupés à analyser tous les cas de figure rendus possibles par la loi et les amendements décidés vendredi dernier en conseil de gouvernement. Et ils sont nombreux! Je préfère donc ne pas me prononcer pour le moment. Une communication avec tous les détails aura lieu dans quelques jours.»
Les équipes administratives et techniques sont toutes à pied d’œuvre, et prises par le temps. Le travail a été intense durant le week-end, indique-t-on à Paperjam, et cela continue sur le même rythme en ce début de semaine. De plus, la situation évolue jour après jour, si pas heure après heure, là aussi très rapidement. «Le texte est donc toujours susceptible d’être modifié si nécessaire», dit encore Jean-Claude Schmit.
Qui rappelle que, tant que les nouvelles dispositions n’ont pas été votées, les anciennes restent de vigueur. Dans un open space, le port du masque est donc obligatoire si on ne peut se tenir à 2 mètres de son collègue.
Ce sont aussi celles-là qui s’appliquent dans les salles de réunion, les réfectoires, les vestiaires… «On demande surtout à chacun de faire preuve de bon sens. C’est très important», conclut Jean-Claude Schmit.
Une fois la loi votée, le ministère de la Santé confirme: «La règle de 4 personnes maximum s’applique également pour les entreprises. Ainsi, le port du masque est obligatoire pour tout rassemblement de personnes qui met en présence de manière simultanée plus de quatre personnes, dans un lieu fermé ou en plein air.» Il ajoute que «tout rassemblement à partir de dix et jusqu’à cent personnes incluses est soumis à la double condition que les personnes portent un masque et se voient assigner des places assises en observant une distance minimale de deux mètres. Le port du masque est également obligatoire à tout moment pour le personnel encadrant (p.ex. lors d’une formation).»
Peu de changements dans les entreprises
Règle de quatre ou non, «suivant la recommandation de la CSSF, nous retournons tous en télétravail cette semaine, et ce, au moins jusqu’au 27 novembre inclus», indique la banque ING Luxembourg, qui emploie plus de 900 personnes. «Seul le personnel dont la fonction ou le rôle nécessite une présence permanente sur site est autorisé à travailler dans les bureaux.»
Chez Circuit Foil non plus, pas vraiment de changement suite à cette règle. «Dans l’entreprise, tout le monde doit déjà porter un masque en permanence depuis le 12 mars», témoigne , CEO de l’entreprise de plus de 250 salariés, spécialisée dans les feuilles de cuivre. Les employés ne peuvent l’enlever que dehors ou lorsqu’ils se retrouvent seuls dans une pièce. Des réunions de plus de quatre personnes sans masque n’ont donc pas lieu, surtout que «nous demandons de garder 2 mètres entre chaque personne». Elle ajoute: «Nous avons mis un maximum de réunions sur Webex.»
Pareil chez Victor Buck Services, où les équipes qui le peuvent alternent entre bureau et télétravail. Pour les réunions, «nous gardons les distances et le masque», assure , CEO. Suite aux annonces du gouvernement, l’entreprise de services aux entreprises a tout de même rappelé à ses 220 salariés les règles de bon usage, comme la nécessité de mettre un masque dans la voiture s’ils viennent en covoiturage. Les employés doivent aussi réserver leurs salles de réunion et des créneaux avant d’aller au réfectoire pour éviter un nombre trop important de personnes présentes en même temps.
«Nous avons adopté la même règle qu’au restaurant: personne ne se déplace sans masque», témoigne de son côté , general manager de la société de ressources humaines RH Expert. Si les 67 employés pouvaient jusqu’à présent tomber le masque une fois assis, avec les distances de sécurité – en laissant une place vide sur deux en réunion, par exemple –, l’entreprise réfléchit à un réaménagement de l’espace. Elle songe également à limiter le nombre de personnes à quatre pour les formations en présentiel «pour être sûre». Celles qui le peuvent sont déjà effectuées à distance.