Liberty Steel ne pourra pas recourir au chômage partiel en avril prochain. Le comité de conjoncture a avisé négativement la demande du sidérurgiste. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Liberty Steel ne pourra pas recourir au chômage partiel en avril prochain. Le comité de conjoncture a avisé négativement la demande du sidérurgiste. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Nouvelle difficulté pour Liberty Steel qui ne pourra pas recourir au chômage partiel en avril prochain faute d’accord avec les syndicats sur un plan de maintien dans l’emploi à Dudelange.

Liberty Steel ne pourra pas recourir au chômage partiel en avril prochain. Le comité de conjoncture a avisé négativement la demande du sidérurgiste. En difficulté financière depuis , Liberty Steel va devoir trouver rapidement des solutions pour retrouver de nouvelles cadences de production du côté de Dudelange et surtout prendre à sa charge l’ensemble des salaires.

Dans le détail, le ministère de l’Économie – qui ne communique jamais sur les avis négatifs ou positifs en matière de chômage partiel – a confirmé l’information tout en motivant la décision, expliquant que le sidérurgiste n’a pas réussi à trouver . «Faute d’engagements financiers suffisants de la part de Liberty Steel, les négociations des syndicats, de la représentation du personnel et de la direction autour de la conclusion d’un plan de maintien dans l’emploi pour l’usine de Liberty Steel à Dudelange se trouvent dans une impasse. Lors de sa réunion du 21 mars 2022, le comité de conjoncture a, par conséquent, avisé négativement la demande de chômage partiel de la société Liberty Steel pour le mois d’avril», a expliqué le ministère de l’Économie.

Du côté syndical, on déplore également l’échec des négociations autour d’un plan de maintien dans l’emploi qui ont commencé en décembre dernier. Le but de ce PME était de donner du temps au sidérurgiste pour se restructurer. «Aujourd’hui, Liberty Steel a un problème structurel. Et pour pouvoir profiter du chômage partiel, il faut avoir un plan de maintien dans l’emploi. Un projet qui n’a pas débouché positivement à cause de Liberty Steel, car ils ne peuvent pas donner de garanties suffisantes et nous avons été obligés de refuser le projet avancé par la direction de Liberty Steel à Dudelange», a précisé Robert Fornieri, secrétaire général adjoint du LCGB.

Vers la liquidation à Liège

Concrètement, dès le mois d’avril, Liberty Steel va devoir assumer l’ensemble des rémunérations de ses ouvriers. Selon les estimations des syndicats, le chômage partiel au sein du site de Dudelange représentait environ 15% de la masse salariale d’un effectif qui compte quelque 250 salariés.

Le sidérurgiste connaît depuis plusieurs semaines des problèmes de liquidités, ce qui l’empêche de se procurer assez de matières premières pour faire tourner à plein régime son site luxembourgeois. D’autant plus que ce site est approvisionné par les deux sites liégeois du sidérurgiste. En bord de Meuse, Liberty Steel connaît également des difficultés financières. Après avoir présenté à la justice belge un plan de restructuration financier, le sidérurgiste n’a pas réussi à honorer ses engagements et .

Une solution sérieuse avec un repreneur industriel

Cette procédure n’aura pas d’effet judiciaire sur le site luxembourgeois, mais d’un point de vue industriel, la perte de Liège serait un coup très difficile à encaisser pour le fonctionnement du site de Dudelange. Dans la zone industrielle Wolser, il n’y a guère d’optimisme sur l’avenir de Liberty Steel.

Du côté des ouvriers, on espère à demi-mot un dénouement avec l’arrivée d’un repreneur industriel providentiel, à condition que Liberty Steel accepte enfin de vendre. D’ailleurs, en coulisse, les syndicats œuvrent pour tenter de trouver ce fameux repreneur et l’on assure qu’une «solution sérieuse existe». «On ne peut pas tout dévoiler, mais nous travaillons effectivement sur une solution alternative avec un partenaire. Mais il faut encore que Liberty Steel soit vendeur. Mais nous avons peur que Liberty Steel arrive à trouver de l’argent pour payer des salariés d’une usine quasiment à l’arrêt», déplore Robert Fornieri, qui redoute également de voir le sidérurgiste s’adresser à des traders pour vendre au plus offrant et non pas au plus compétent d’un point de vue industriel.

Enfin, du côté des ministères de l’Économie et du Travail, de l’Emploi et de l’Économie solidaire, on parle également de «pistes sérieuses» pour «continuer à œuvrer activement ensemble avec les syndicats LCGB et OGBL pour maintenir des activités sidérurgiques et préserver l’emploi sur le site luxembourgeois de Liberty Steel en prenant en considération toutes les options possibles, y compris la reprise par un autre acteur industriel».

Moins de chômage partiel en avril

En début de semaine, le comité de conjoncture a statué favorablement sur 708 demandes après analyse des 766 dossiers soumis par les entreprises dans le cadre d’une demande d’octroi de chômage partiel pour le mois d’avril prochain. Soit 332 de moins que le mois précédent. 

Parmi elles, 640 relèvent du Covid, 61 viennent du secteur manufacturier, cinq des inondations et deux relèvent du lien de dépendance économique. Elles concernent 14.860 salariés, contre 12.119 le mois précédent. Ce qui s’explique par «l’augmentation des demandes issues des grandes entreprises provenant du secteur manufacturier, touchées par la guerre en Ukraine».