Pour Romain Wolff, il n’y a actuellement aucune justification à toucher aux pensions du secteur privé. Et encore moins à celles du secteur public. (Photo: Romain Gamba/Archives)

Pour Romain Wolff, il n’y a actuellement aucune justification à toucher aux pensions du secteur privé. Et encore moins à celles du secteur public. (Photo: Romain Gamba/Archives)

Dans une réponse à une question parlementaire, Martine Deprez et Serge Wilmes estiment que des changements potentiels dans le régime général auraient des répercussions sur les régimes spéciaux, y compris celui des agents publics. Une perspective qui agace la CGFP.

Les réformes privées, rien que les réformes privées. Tel est le bornage de la réflexion initiée par le gouvernement et conduite par la ministre de la Sécurité sociale, , sur les moyens de garantir la viabilité de l’assurance vieillesse au Luxembourg. Mais la frontière entre retraite privée et retraite des agents publics est mouvante.

À la question posée par le député (LSAP) sur le fait de savoir si «les démarches entreprises par le gouvernement pour trouver un consensus sur la viabilité de notre système de retraites concernent également les régimes spéciaux et transitoires de la fonction publique et des secteurs assimilés», les services du ministère de la Sécurité sociale et du ministère de la Fonction publique ont répondu ainsi: «S’il est vrai que les constats ayant amené le gouvernement à prévoir cette large consultation se trouvent confinés dans les avis de l’IGSS et du CES sur la situation financière du régime général d’assurance pension, il n’est pas moins vrai que le régime général de pension et les régimes spéciaux de pension sont – depuis les réformes de 1999 et 2012 – alignés d’un tel degré que toute discussion de changements potentiels dans le régime général aurait des répercussions sur les régimes spéciaux, y compris celui des agents publics. Voilà pourquoi les représentants des syndicats de la fonction publique sont également consultés.»

Serge Wilmes plutôt que Martine Deprez

Une réponse qui devrait être commentée ce 20 novembre à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire de la création de la Chambre des fonctionnaires et employés publics. Cette menace d’extension du champ de la lutte, , le président de la Confédération générale de la fonction publique (CGFP), l’anticipe et se prépare à y faire face. Dans un entretien accordé à Woxx, il a insisté sur le fait qu’il n’y avait «actuellement aucune justification à toucher aux pensions du secteur privé». Une position déjà exprimée lorsque la CGFP s’était jointe à l’OGBL et au LCGB pour cosigner la partie syndicale de l’avis du Conseil économique et social sur l’opportunité de réformer le système des pensions privées. Et il a mis en garde «contre une réforme qui se répercuterait sur le régime de retraite des fonctionnaires».

Pourtant, dans leurs prises de position publiques, l’OGBL et le LCGB estiment que si réforme des pensions il devait y avoir, elle devrait aussi se pencher sur les régimes spéciaux. . Reçue lors des consultations menées par Martine Deprez, la CGFP a réaffirmé son opposition à une réforme. Et rappelé que sur le sujet des pensions de la fonction publique, le seul interlocuteur est , ministre de la Fonction publique.