L'Association des cercles d'étudiants luxembourgeois (Acel), qui célèbre cette année son 40ᵉ anniversaire, représente les intérêts des étudiants luxembourgeois, tant au Luxembourg qu'à l'étranger. L'association défend leurs droits, facilite l'accès à l'information et organise divers événements pour renforcer la communauté étudiante. À l'occasion de la rentrée académique, le comité directeur a présenté un état des lieux lors d'une conférence à la Chambre des salariés.
La réforme des retraites est au cœur des préoccupations de l’Acel pour cette rentrée. «Les préoccupations des étudiants doivent être entendues, car ce sont eux qui seront les plus touchés à long terme», explique la vice-présidente du pilier Information de l’Acel, Laura Oé. Elle souligne l’importance de la présence des jeunes dans ces conversations afin de ne pas «tomber du wagon ou être oubliés dans le débat.»
L’association appelle à ce que «les années d’études soient comptabilisées pour le départ à la retraite, sans impacter le montant des pensions», a précisé Laura Oé. En effet, les étudiants ne cotisent pas durant leurs années de formation, mais l’Acel souhaite qu’ils ne soient pas pénalisés pour autant. «Il s’agit d’un simple ajustement visant à compenser l’absence de revenu pendant la période de formation», explique un communiqué de presse publié pour l’occasion.
Ces discussions, qui ont débuté avec la ministre de la Sécurité sociale et d’autres acteurs tels que la Chambre des salariés, devraient se poursuivre cet automne. «Nous devons éviter des réformes à court terme qui nuisent aux générations futures», a ajouté Oé, soulignant l’importance d’une réflexion à le long terme.
Le vice-président du pilier Représentation, Gianni Di Paoli, a rappelé que «la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans les secteurs comme la médecine et l’ingénierie», renforce l’urgence d’une telle réforme. Il a également mentionné que ces discussions doivent permettre de trouver des solutions durables pour garantir l’attractivité du Luxembourg auprès des jeunes talents.
Aide financière: vers des ajustements ciblés
Le financement des études reste un autre sujet de leur agenda. Le vice-président a rappelé que bien que la loi sur l’aide financière ne soit pas réécrite, «des clarifications et ajustements sont en cours pour répondre aux besoins actuels des étudiants». Parmi les améliorations envisagées, l’indexation semestrielle des bourses, annoncée en janvier par la ministre de l’Enseignement supérieur, , est une avancée notable. «Cela faisait partie de nos revendications», a précisé Gianni Di Paoli.
En parallèle, l’Acel plaide pour l’inclusion des frais d’inscription, tels que les tests linguistiques et les équivalences de diplômes, dans l’aide financière. «Nous restons confiants quant à la possibilité de parvenir à un accord avec le ministère dans un avenir proche», a ajouté Gianni Di Paoli.
Stages: des progrès mais des défis persistent
La loi de 2023, qui impose la rémunération des stages, a suscité des réactions partagées. Si l’Acel salue cette mesure, des problèmes subsistent, notamment dans les secteurs de la santé et du social. «Certains employeurs ne sont pas en mesure de rémunérer les stagiaires, ce qui complique l’accès à des stages pour de nombreux étudiants», a expliqué le vice-président.
Pour répondre à cette situation, l’Acel a entamé des discussions avec le ministère du Travail et le ministère de la Famille. «Un accord a été trouvé pour que les stages dans le secteur social soient financés par l’État, et un budget spécifique a été créé pour les stages dans le secteur médical», a précisé Di Paoli. Toutefois, des ambiguïtés subsistent concernant l’affiliation à la sécurité sociale des stagiaires, notamment sur les cotisations. Les stagiaires perçoivent 30% du salaire minimum, mais doivent cotiser sur la base de 100%, «ce qui, en fin de compte, laisse très peu de marge», a conclu Di Paoli. L’Acel continue de suivre ce dossier de près.