Jérôme Dron: «L’idée du projet date d’il y a déjà trois ans. Notre technologie brevetée, unique au monde, repose notamment sur de l’IA.» (Photo: Redison)

Jérôme Dron: «L’idée du projet date d’il y a déjà trois ans. Notre technologie brevetée, unique au monde, repose notamment sur de l’IA.» (Photo: Redison)

Basée à Lens, elle a créé la solution digitale rêvée par tous les batteurs du monde: jouer partout sans déranger les voisins. Un tour de force rendu possible grâce à une application pour smartphone associée à d’astucieux capteurs sans fil à placer sur des baguettes.

Pourquoi une batterie digitale? 

Jérôme Dron.  «Je suis musicien, en effet, et plus particulièrement batteur. Et comme de nombreux batteurs, j’ai été confronté à des problématiques qui m’empêchaient de profiter de mon instrument comme je le voulais.

Je ne pouvais en jouer qu’à certains moments de la semaine (allez transporter une batterie!) et uniquement à certaines heures pour ne pas déranger le voisinage et ma famille.

La solution Senstroke transforme-t-elle réellement n’importe quel objet en batterie?

«Oui, tout à fait. Le principe est assez simple. Pour profiter de Senstroke, il suffit de glisser des capteurs sur les deux baguettes et sur chaque pied, puis de les connecter en Bluetooth à l’application mobile Senstroke pour configurer la zone de jeu.

Celle-ci peut être constituée par tout objet du quotidien, un coussin, par exemple. Le principe est d’associer depuis l’application une surface de jeu à l’un des éléments de la batterie. On peut ainsi transformer un coussin en caisse claire, le téléphone émulant en temps réel le son de la caisse claire à chaque impact sur le coussin.

(Photo: Redison) (Photo: Redison)

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À quel stade de développement en êtes-vous?

«Le produit est disponible à la vente depuis la fin de l’année dernière. L’idée du projet date d’il y a déjà trois ans. Notre technologie brevetée, unique au monde, repose notamment sur de l’IA. Senstroke a donc nécessité une phase importante de R&D et des besoins en financements conséquents.

Nous avons eu la chance de nous faire accompagner par des incubateurs de la région Hauts-de-France, comme Cré’Innov et le Louvre Lens Vallée, et de bénéficier de financements (prêts d’honneur, BPI, prêts bancaires). Nous avons complété le tout par une levée de fonds bouclée en fin d’année dernière, qui nous a permis de lancer la commercialisation et l’arrivée de nouveaux collaborateurs.

Et pour les années à venir, quelle est votre feuille de route?

«Dans les prochains mois, nous souhaitons développer notre réseau de distribution à travers le monde pour devenir rapidement le leader mondial en solutions connectées pour les batteurs. Nous visons le million d’euros de CA en 2019, avec notamment la sortie d’un second produit et le recrutement de quatre nouveaux collaborateurs, ce qui fera passer la structure à 10 personnes.

À plus long terme, nous souhaitons nous développer sur d’autres secteurs d’activité, avec des produits connectés pour la santé et le jeu vidéo. Les perspectives de développement sont fortes, et nous sommes très ambitieux!»